Un jeune homme de 18 ans a été interpellé mercredi 11 avril à Combres en Eure-et-Loir. Placé en garde à vue, il a reconnu avoir tué un couple de retraités dont les corps avaient été retrouvés la veille dans le jardin de leur résidence secondaire.
C’est une affaire de meurtre "dont le mobile paraît assez futile", relate le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier. Mercredi 11 avril vers 17h, les forces de l’ordre sont appelées à Combres, petit village d’Eure-et-Loir de 500 habitants, après la découverte des corps sans vie d’un couple de retraités.
C’est une voisine, amie du couple depuis deux ans, qui a fait la macabre découverte dans leur jardin. "Les deux corps présentaient un visage tuméfié et enfoncé et des plaies, probablement causées par une arme blanche", détaille le magistrat du parquet, qui diligente alors une autopsie. Pratiquée ce vendredi 12 avril par l’institut médico-légal de Garches, elle révèle que le couple a bien succombé à des blessures causées par des coups de couteau portés à la jugulaire et à la carotide.
À Combres, c’est la stupéfaction. Qui peut bien en vouloir à ce couple sans histoires ? Originaire de Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine, la femme, âgée de 75 ans est une ancienne biologiste et son compagnon de 85 ans, un ancien ingénieur nucléaire. Ils venaient depuis trente ans passer du temps dans leur résidence secondaire eurélienne.
"Il a eu des mots avec son père parce qu’ils s’opposaient à ce qu’il devait manger"
La brigade des recherches de Nogent-le-Rotrou et la section de recherches d’Orléans remontent rapidement une piste en interrogeant une famille voisine du couple. Deux jours auparavant, la mère de famille raconte avoir entendu le retraité crier "arrête, arrête !". "Concomitamment, son fils était sorti de chez eux pour aller, dit-il, courir, mais il était vêtu d’un jean. Et le fils était rentré et avait immédiatement mis à laver son jean et ses chaussures", explique Frédéric Chevallier. Les vêtements du jeune homme sont alors retrouvés par les enquêteurs en train de sécher et portent, effectivement, des traces de sang.
Interpellé et placé en garde à vue, le suspect âgé de 18 ans avoue rapidement être l’auteur des faits. "Il a eu des mots avec son père parce qu’ils s’opposaient à ce qu’il devait manger. Il était très en colère dit-il, il est parti du domicile familial et est allé chez les voisins. Et sans avoir beaucoup d’explications au moment où je vous parle, il a passé sa colère sur le monsieur et la dame que l’on a retrouvés décédés dans leur jardin", rapporte Frédéric Chevallier. Sur les indications du garçon, les enquêteurs retrouvent également l’arme du crime qui s’avère être un couteau à huîtres.
Le mobile est pour le moins déconcertant, d’autant que le suspect n’a "aucun antécédent ni aucune addiction connue", relate le parquet.
Une expertise psychiatrique sera diligentée par le magistrat instructeur qui sera saisi pour comprendre véritablement les ressorts qui ont animé ce garçon au moment du passage à l’acte.
Frédéric Chevallier - Procureur de la République de Chartres
Toujours en garde à vue au moment de la rédaction de cet article, le suspect sera déféré samedi13 avril devant le parquet de Chartres en vue de sa mise en examen. Une information judiciaire devrait être ouverte pour homicide volontaire accompagné ou précédé d’un autre crime. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.