Les professionnels de santé apparaissent de plus en plus démunis face à l'augmentation des agressions qu'ils subissent. Exemple à l'hôpital de Chartres dans l'Eure-et-Loir.
Le conseil national de l'ordre des médecins est formel, il y a une hausse de 95% des agressions à l'encontre du personnel de santé en 20 ans en France. En 2003, 638 agressions étaient recensées contre 1 244 en 2022. À l'hôpital de Chartres, chaque métier de l'hopital a vécu des moments d'incivilité, voire de violence.
"Notre métier est d'aider et de servir les gens, pas de se faire mal parler"
Claire, infirmière en psychatrie témoigne : "J'ai été agressé par une patiente qui m'a faite tomber au sol en me tirant les cheveux. Il a quand même fallu une quinzaine de personnes pour lui faire lâcher ma tête".
La violence, surtout verbale, devient malheuresement ordinaire. "On m'a déjà fait la réflexion : 'il faut s'habituer à se faire mal parler !' Non, à la base, notre métier est d'aider et de servir les gens, pas de se faire mal parler", lance Amélie, agente d'accueil.
De nouveaux services mis en place pour assurer la sécurité du personnel de santé
En 2022, l'hôpital de Chartres a déclaré 50 agressions sur la plateforme en ligne du ministère de la santé. Essentiellement, des agressions verbales. Pour répondre à ces comportements virulents, l'hôpital de Chartres met en place de nouveaux services pour assurer la sécurité de leurs salariés.
"Si nécessaire nous faisons appel à la police nationale qui intervient dans des délais extrêmement brefs d'autant que plus que nous avons un dispositif d'appels d'urgence qui permet aux équipes de jour ou de nuit du commissariat de police de se rendre sur les lieux", assure Yvan Le Tilly, directeur adjoint au centre hospitalier de Chartres.
Des situations auxquelles sont désormais formés les futurs professionnels de santé
Des agressions de plus en nombreuses auxquels sont préparés les futurs professionnels de santé durant leurs formations. Christophe Peters, directeur de l'Institut de Formations en santé de Chartres s'explique : "On les met en situation de manière à les amener à être en posture de reconnaitre une situation qui pourrait dégénérer et éventellement être en retrait, passer le relais".
Face à cette situation, le président de SOS Médecins doit rendre au ministère de la santé un plan de lutte pour la sécurité du personnel médical d'ici juin 2023.