Un drôle d'arbre a poussé en plein centre-ville de Châteaudun. Venu du Canada, cet "arbre à écharpe" accueille des vêtements de première nécessité pour les sans-abris
L'hiver approche et les initiatives de solidarité se succèdent. A Châteaudun, les membres d'un groupe Facebook local ont pris une initiative originale pour faciliter un tant soit peu la vie des personnes sans-abri. Sur un arbre de la place du 18 octobre, en face de la poste, ils ont déposé gants, bonnets et écharpes dans des petits sacs accrochés au tronc.
"C'est une idée qui est partie du Canada", explique au téléphone Marie-Louise Barbier, qui administre le groupe privé "Quand tu aimes Châteaudun et ses environs". L'hiver approchant, elle et d'autres membres du groupe voient passer des articles sur les vêtements et les écharpes laissés à disposition dans des arbres. En France, le concept débarque en 2016, via l'administrateur d'une page facebook caennaise.
"S'ils peuvent trouver un peu d'aide, c'est déjà ça de pris !"
Une fois la décision prise, les membres du groupe choisissent un arbre du centre-ville et commencent à y accrocher divers vêtements dans des sacs en plastique pour les protéger de la pluie. "Tout ce qui a été mis est parti !" se réjouit Marie-Louise Barbier. Bien sûr, impossible de savoir si ce sont bien des personnes sans-abri qui se sont servies, et pas les enfants de la patinoire attenante qui ont voulu faire une farce. Aucune importance : "Même s'il n'y a qu'un seul SDF qui a pu en profiter, c'est bien." Cependant, le groupe pense déjà à déplacer le lieu de don, dans l'espoir de le rapprocher des personnes dans le besoin.Car contrairement aux associations et aux services sociaux, l'arbre à écharpe a quelque chose de discret, d'anonyme. On peut s'y servir sans honte. "Des tas de gens dans le besoin n'osent pas faire appel aux associations", déplore l'ancienne infirmière. "S'ils pouvaient trouver un peu d'aide comme cela, c'est déjà ça de pris !" Dédié à l'entraide et aux discussions d'actualité locale, le groupe fait parfois office de relais pour les services sociaux et les associations, lorsqu'une personne dans le besoin nécessite de l'aide.
L'ancien lieu de travail de Marie-Louise, l'Hôtel-Dieu, attenait à l'église de la Madeleine. Autrefois, c'est là que les plus désespérés trouvaient refuge pour la nuit, avant que les hôpitaux ne soient réservés aux soins médicaux. A l'approche de Noël, elle voit un petit bout de cet esprit se perpétuer à travers cette solidarité dunoise.