Les lits temporairement fermés à l’hôpital de La Châtre, dans l’Indre, accueilleront-ils à nouveau des patients ? Si la direction se veut rassurante, les syndicats sont inquiets.
Fin novembre, on apprenait que faute de médecins, certains lits de l’hôpital de La Châtre étaient temporairement fermés. Sur les cinq praticiens nécessaires au bon fonctionnement de l’institution, un médecin a été muté et deux autres sont en arrêt maladie.
Le service de rééducation (soins de suite et de réadaptation) a temporairement réduit son activité en passant de 35 à 20 lits ouverts aux patients. Dans le service médecine, on est passé fin novembre de 25 à 14 lits. 19 patients ont été transférés dans d’autres services du département ou dans leur famille.
Fermeture temporaire de lits
Résultat, la permanence de soins qui était assurée 24 heures sur 24 à l’hôpital a d’abord été remplacée par des consultations sur rendez-vous puis entièrement mis à l’arrêt.Face à la surcharge des médecins libéraux du département, cette permanence de soin avait pourtant fait preuve de son utilité. En 2018, sa fréquentation était passée de 1.635 à 2.036 entrées. En 2019, elle a accueilli plus 2.282 patients.
Un nouveau médecin généraliste à La Châtre
Le maire de La Châtre, Patrick Judalet, assure que dès la rentrée 2020, un médecin généraliste va intégrer la maison médicale de la ville, ce qui permettra, quoi qu’il advienne, de désengorger le service.Parlementaires, responsables de santé, et représentants du personnel étaient réunis ce mercredi matin à l'invitation du Président de l'assemblée départementale Serge Descout, pour présenter à la presse la situation et les solutions transitoires mises en place pour passer la période des fêtes.
Des praticiens recrutés
Ils ont expliqué avoir pu maintenir l’accès au soin à La Châtre grâce à la solidarité du Groupement hospitalier de territoire (GHT). Plusieurs médecins du département sont venus en renfort. Deux médecins intérimaires ont été recrutés jusqu’à début janvier au moins.Sur le plus long terme, deux praticiens doivent aussi être recrutés, l’un à temps partiel et un autre, dès janvier, venu de Tunisie et embauché à plein temps.
"On n'a pas évoqué la réouverture des lits"
Mais le personnel reste inquiet. « On a à aucun moment évoqué la réouverture des lits, regrette Mickaël Bret, aide-soignant et responsable CFDT au CH La Châtre, on a effleuré le problème des Ehpad qui va se poser d’ici un an maximum. On aurait espéré une prise de conscience. » Car, explique-t-il, les Ehpad attachés à l’hôpital voient leurs praticiens vieillir et eux aussi, devront être remplacés sous peu.« Ce qu’on attend c’est l’annonce de la réouverture de la totalité des lits et des effectifs médicaux suffisant », insiste le syndicaliste. Le personnel soignant du centre hospitalier craint en effet que la fermeture de services menace les employés paramédicaux. « Certaines personnes sont en fin de cdd et pour l’instant leurs postes sont maintenus. Car on peine parfois à trouver des personnels et s’il en manque au moment de la réouverture des lits cela posera à nouveau problème. »
La CFDT se réunit lundi en assemblé générale pour décider d’éventuelles actions à mener à la suite de ces annonces.
Pour l’heure, l’hôpital de La Châtre compte environ 320 salariés.
Contactée, la direction n'a pas pu nous répondre dans le temps imparti à la publication de cet article.
