Polémique : la fermeture d'un collège de Châteaudun "annoncée par surprise" fait débat

Le collège Anatole France de Châteaudun fermera ses portes. Au programme, une restructuration avec l'établissement voisin Tomas-Divi. Les équipes de l'établissement ne savent pas quand et s'étonnent d'apprendre l'officialisation de la nouvelle dans les pages de la presse locale.

L'annonce est brutale pour la trentaine de professeurs du collège Anatole France de Châteaudun. Les locaux sont vétustes et la rénovation est sur la table depuis plusieurs années : "mais on nous a dit tout et son contraire" explique Alice Carlier, professeure d'éducation musicale et déléguée du syndicat SNES-FSU.

L'établissement va fermer, comprend-on dans les lignes de l'Echo républicain, mais les équipes ne savent pas quand. Il s'agira d'une restructuration avec le collège voisin, Tomas-Divi, situé à quelques centaines de mètres. Le troisième collège, Emile Zola absorbera aussi une partie de l'effectif indique Anne Bracco, chargée de l'éducation et de l'enseignement supérieur au conseil départemental d'Eure-et-Loir. 

Le chantier doit commencer à l'été 2023

La rentrée s'est cependant déroulée normalement. L'annonce vient de Christophe Le Dorven, président du conseil départemental, répondant aux questions des journalistes de l'Echo Républicain. "Le chantier sera lancé dès l'été 2023" détaille ainsi Christophe Le Dorven. "Ca nous a coupé les jambes" se désole la professeure de musique. Le chantier, c'est le début de la restructuration précise Anne Bracco : "les travaux ne commenceront pas avant 2024 et le projet total, c'est à l'horizon 2025". 

Les 350 élèves du collège Anatole France devront ainsi être dispatchés entre les deux autres établissements. La carte scolaire sera forcément modifiée : "Ca va faire un gros collège de quartier" craint Alice Carlier, qui redoute de voir la mixité des établissements mise à mal. Anne Bracco souhaite rassurer à ce sujet : "c'est justement l'inverse que l'on souhaite. Même si on le voulait ça ne serait pas possible puisque la carte scolaire doit être validée par le rectorat". 

Inquiétudes pour les élèves et les professeurs

Lors des derniers conseils d'administration du collège Anatole France, des représentants du conseil départemental étaient présents. Une destruction puis reconstruction du collège a d'abord été évoquée, puis la fusion avec Tomas-Divi, sans aucune certitude. Au 2 septembre 2022, Alice Carlier indique que les équipes enseignantes n'ont toujours pas d'annonce officielle : "on n'a que des bruits de couloirs". 

Elle craint pour le bien-être de ses élèves, dont une partie est en Section d'enseignement général et professionnel adapté (Segpa) : "actuellement nos élèves sont heureux de venir en classe, même si les locaux sont pourris, c'est dire..." Les retrouver avec beaucoup plus d'adolescents la questionne sur la possibilité de poursuivre l'enseignement qui leur est adapté : "les classes vont être surchargées, on va créer un vrai super Ghetto". Anne Bracco précise qu'un bâtiment spécifique pour la Segpa sera construit, comme l'indiquait Christophe Le Dorven à l'Echo républicain. 

L'inquiétude, c'est aussi pour les postes, les professeurs craignent d'être contraints à la mutation.

Sur la méthode : "il faut que nous puissions dire les choses. La communication se fera ensuite par étapes avec les personnes concernées" indique Anne Bracco. Elle précise que le maire de la ville, qui n'était pas favorable à se projet, n'a pas donné de réponse aux dernières sollicitations du département. L'Éducation nationale ne s'exprime pas à ce sujet, expliquant que la gestion des bâtiments est un domaine réservé au conseil départemental. 

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