36 heures après les faits, le procureur de Chartres a donné une conférence de presse sur les circonstances du dramatique incident qui a eu lieu en Eure-et-Loir. La fusillade de vendredi à la mairie de Dreux a fait un mort et un blessé.
Deux coups de feu ont été tirés, "c'est allé très très vite" raconte le procureur de Chartres, Rémi Coutin.
C'est vers 9h30 qu'un individu s'est présenté vendredi 3 janvier, en voiture, à la mairie de Dreux. Il s'est dirigé vers l'accueil où il a demandé à s'entretenir avec Richard Bozon, le directeur général des services. La personne à l'accueil de s'est pas méfié car, d'une part elle n'a pas vu que l'individu avait une arme sur lui. "On le saura plus tard, mais cet individu avait un fusil de chasse dissimulé sous son blouson" explique le procureur. D'autre part, la personne de l'accueil connaissait l'individu, car il s'agit de Monsieur Massuard, l'époux de la directrice des ressources humaines qui travaille à la mairie de Dreux depuis un certain nombre d'années.
La chargée d'accueil a appelé l'assistante du directeur général des services pour lui signifier que le mari de la DRH voulait s'entretenir avec lui. Le directeur général des services était à ce moment-là déjà en entretien avec une collègue. Monsieur Bozon a expliqué qu'il recevrait Monsieur Massuard dans une vingtaine de minutes. "Quand la chargée d'accueil a répercuté ce message, Monsieur Massuard a forcé le passage, est monté au premier étage pour faire irruption dans le bureau du directeur général des services" raconte Rémi Coutin. Une fois dans la pièce, Monsieur Massuard a sorti le fusil jusqu'ici dissimulé sous son blouson et a intimé l'ordre à la personne qui se trouvait en entretien avec le directeur général des services de quitter le bureau. Cette dernière a obtempéré et s'est réfugiée dans un bureau voisin. "Dans son audition, elle explique qu'elle a d'abord pensé qu'il s'agissait d'une attaque terroriste," explique le procureur. À peine cette salariée de la mairie s'était t'elle réfugiée dans une autre pièce qu'un premier coup de feu retentit. Des cris ont été entendus. "On comprendra par la suite qu'il s'agissait des cris de Monsieur Bozon, qui venait d'être blessé. Et quelques instants après, un second coup de feu est tiré."
"A ce moment-là, les quelques personnes salariées présentes à la mairie rentrent dans le bureau et découvrent le directeur général des services, Monsieur Bozon, allongé au sol manifestement blessé à la cuisse, il crie de douleur. Le fusil de chasse est également au sol, et Monsieur Massuard lui, est retrouvé assis sur une chaise, la tête en arrière, avec un orifice sous le menton. Les personnes comprennent tout de suite qu'il vient de se donner la mort. Il est décédé sur le coup," explique le procureur de Chartres.
La police municipale puis nationale arrivent sur place. Monsieur Bozon, 52 ans, est immédiatement pris en charge et transporté à l'hôpital de Dreux dans un premier temps, puis à l'hôpital militaire de Percy, en région parisienne. Il a été placé en coma artificiel jusqu'à lundi prochain. Son état de santé est pour l'instant "réservé", selon le corps médical.
Une liaison et une séparation à l'origine du drame
Dans l'attente de pouvoir auditionner Richard Bozon, le procureur a commencé à replacer les pièces du puzzle concernant les raisons qui ont poussé Monsieur Massuard à agir ainsi. La veille du drame, Madame Massuard a fait part à son époux de son intention de divorcer suite à la liaison qu'elle entretenait depuis quelques semaines voir quelques mois avec Monsieur Bozon. "Ces éléments restent à consolider, mais il semblerait que c'est cette liaison découvert il y a 15 jours par Monsieur Massuard, confirmée par son épouse, qui soit à l'origine de ce drame" a expliqué le procureur de Chartres, Rémi Coutin.Monsieur Massuard, 50 ans, possédait légalement des armes puisqu'il était à la fois chasseur et tireur sportif. Il avait au total une dizaine d'armes (arme de poing, fusil, etc.) chez lui. Il n'avait aucun antécédent judiciaire. Il était ingénieur et chef de projet chez Dassault système. Le couple Masuuard a trois enfants, trois garçons âgés de 16 à 21 ans. Ces derniers avaient dissimulé les armes de leur père dès le jeudi. Mais c'est en rusant avec le benjamin de la fratrie, en lui faisant croire qu'il voulait vendre quelques armes, que le père a pu récupérer le fusil de chasse.