Législatives 2022 : le bilan d'Olivier Marleix, député Les Républicains de la 2e circo d'Eure-et-Loir, en croisade contre la haute administration

A l'approche des élections législatives, France 3 sollicite les députés sortants du Centre-Val de Loire pour faire le bilan des cinq années écoulées. En Eure-et-Loir, le LR Olivier Marleix a incarné la tradition de la droite anti-Macron et anti-haute administration.

À Paris, la raison du plus fort est souvent la meilleure. Pas toujours ? Olivier Marleix est de ceux qui, considérant que la haute administration contrôle plus ou moins tout, clame à qui veut l'entendre que l'élu a encore son rôle à jouer, y compris quand il s'assoit sur les bancs de l'opposition.

Lui-même fils de député, conseiller régional et secrétaire d'État encarté UMP, Olivier Marleix est ancien membre de cabinet ministériel, ancien maire et ancien vice-président de conseil régional. Autant dire que la politique, ça le connaît.

Agent de contrôle

Depuis 2012, il est le député de la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir, celle de Dreux et d'Anet, sous l'étiquette des Républicains. 10 ans dans l'opposition, à lutter autant contre le gouvernement en place que contre les petites mains administratives qui, elles, ne changent pas avec les élections.

Ce qui le motive aujourd'hui : "C'est la confrontation permanente entre Paris et la réalité du terrain, c'est faire remonter les mauvaises applications de la loi, ou les difficultés des gens à faire valoir leurs droits", liste-t-il. En gros, toutes ces fois où l'État n'est pas aussi efficace que ce qu'il aimerait être. 

Loin d'être un député Macron-compatible, Olivier Marleix se voit comme un "agent de contrôle", travaillant pour "qu'un gouvernement par nature coupé du terrain puisse entendre ce que pensent et vivent les Français". Un Parlement fort pour résister. Lui-même se dit chanceux d'avoir une forme "d'ancienneté" à l'Assemblée, "on est plus utile comme ça" :

L'administration, c'est souvent les mêmes pendant 30 ans, alors si l'Assemblée nationale change tous les 5 ans... on est plus faibles.

Olivier Marleix, député LR de la 2e circonscription d'Eure-et-Loir

Un des bons élèves de l'Assemblée nationale

Pourfendeur de ceux qui décident sans avoir été élus, le député eurélien a deux cibles principales : les cabinets de conseil et les pantouflards. Car, selon lui, l'administration "ne défend plus l'intérêt général", comme "McKinsey n'a pas la défense de nos PME à l'esprit". Il se félicite d'ailleurs que le départ dans le privé des hauts fonctionnaires soit soumis au contrôle de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Une mesure, inscrite dans la loi de Transformation de la fonction publique, dont il s'attribue la paternité, "que ce soit en commission, dans l'hémicycle ou qu'elle ait été reprise par un membre de la majorité", souffle un de ses collaborateurs.

Lors de l'examen de cette même loi, il est d'ailleurs le premier signataire des amendements déposés par le groupe LR. Avec 86 interventions, il s'agit du sujet sur lequel il s'est le plus investi publiquement durant la législature. 

Avec 745 interventions recensées en commission, Olivier Marleix fait partie des bons élèves de l'Assemblée dans le domaine. Membre de la commission Lois constitutionnelles, législation et administration (évidemment), il est également co-auteur avec le député LREM Raphaël Gauvin d'un rapport d'évaluation sur la loi Sapin 2 de 2016, votée sous la présidence socialiste de François Hollande. Le sujet de la loi ? La lutte contre la corruption, et la transparence de la vie politique. Une loi dont les deux députés dressent un bilan dans l'ensemble positif, bien qu'Olivier Marleix ne l'ait pas voté à l'époque. "Le texte appuyait beaucoup sur les politiques et les députés, mais c'est une illusion", s'agace-t-il. Il ne manque pas, d'ailleurs, d'interroger la justice lorsque celle-ci menace Nicolas Sarkozy ou François Fillon.

La droite avec conservateurs

Pendant 5 ans, face à un gouvernement prompt à reprendre à son compte une partie du programme des Républicains (dont il est l'un des vice-présidents), Olivier Marleix dit avoir bataillé. L'objectif : avoir un peu d'influence, là où "n'importe quel directeur de cabinet en a 100 fois plus". "On a suffisamment de députés Playmobil", moque-t-il.

Il se targue par exemple d'avoir fait changer d'avis le président de la République "sur Alstom". Il est ainsi président d'une Commission d'enquête sur les décisions de l'État en matière de politique industrielle, notamment sur le sujet de la vente du bras énergies d'Alstom à General Electrics en 2014. "Une trahison" de la part d'Emmanuel Macron, encore ministre à l'époque, estime Olivier Marleix. Depuis, l'État (via EDF) a racheté les activités nucléaires d'Alstom. Une "faute avouée" mais "pas totalement pardonnée", dénonçait le député il y a quelques mois.

Moins coulant que son collègue de l'Indre Nicolas Forissier, le député eurélien s'est souvent opposé aux grandes lois portées par le gouvernement ces cinq dernières années. Anti-Ceta, anti-loi Moralisation (il évoque les mêmes raisons que pour la loi Sapin 2), anti-loi Bioéthique (et notamment la PMA pour toutes)... il est même l'un des rares élus de son camp à voter contre les pass sanitaire et vaccinal. Il raconte avoir reçu un appel de Valérie Pécresse, déjà désignée candidate des Républicains, lui demandant de voter pour, ce qu'il refuse. "Je ne suis le pion de personne !" Des lois de la majorité, seules les textes sécuritaires "anti-casseurs" et Sécurité globale, portés par le ministre de l'Intérieur et ex-LR Gérald Darmanin, ont trouvé grâce à ses yeux.

Proche de Laurent Wauquiez, défenseur d'une ligne de droite à droite, Olivier Marleix se dit "tout sauf sectaire", ayant même accepté une invitation aux université d'été de La France insoumise. "Quelle que soit leur opinion, j'écoute tous les gens", assure-t-il. 

Investi par Les Républicains, Olivier Marleix sera le candidat (à sa propre succession) de l'union de la droite dans la 2e circo d'Eure-et-Loir. Pas moins de 11 candidats lui feront face, dont Maxime David pour la majorité présidentielle (Renaissance - Ensemble) et Kevin Boëte pour l'union de la gauche (La France insoumise - Nupes). Le RN sera représenté par son chef de file départemental et conseiller régional Aleksandar Nikolic. Malgré la Nupes, cinq autres candidatures de gauche seront alignées : le Parti communiste révolutionnaire, Lutte ouvrière, le Parti ouvrier indépendant et démocratique, "L'écologie au Centre", et un candidat divers extrême gauche. À noter aussi la présence du parti animaliste, d'une droite souverainiste et de Reconquête.

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