A Dreux (Eure-et-Loir), les candidats en lice pour le second tour des élections municipales ont modifié leur programme pour intégrer les leçons de la crise sanitaire du coronavirus, mais aussi pour faire face à la crise économique et sociale annoncée.
La campagne d’entre-deux tours sera particulière sur la forme, avec l’impossibilité de serrer des mains, de tracter ou de faire du porte-à-porte. Mais elle le sera aussi aussi sur le fond, car certains candidats ont quelque peu modifié leur programme en prenant en compte la crise sanitaire mais aussi gérer celle qui s'annonce, économique et sociale.
C’est le cas des deux listes qui s’affrontent à Dreux. Pour Pierre-Frédéric Billet, tête de la liste “Dreux 2020 Ensemble bâtissons demain” (DVD) et ancien directeur de cabinet du maire sortant, “la grande leçon est que l’on ne peut pas tout attendre de l’Etat. Au niveau local, on doit s'organiser pour répondre à ce type de crise”.
Renforcer l'aide aux commercants et artisans
Lui et son équipe ont d’une part révisé les prévisions financières : “On a dû faire évoluer notre budget. En 2021, on va renforcer l’aide aux commerçants et artisans, au centre-ville en général”. Une idée qu'il développe dans une vidéo Facebook.
D’un point de vue sanitaire, il se félicite par ailleurs de la récente ouverture de “la très belle maison médicale, qui pendant la crise nous a servi d’ailleurs et qu’on va renforcer”.
Au renforcement des maisons de santé pluridisciplinaires prévu dans le programme initial, s’est ajoutée une nouvelle proposition : Pierre-Frédéric Billet veut “lier l’activité de l’hôpital de Dreux et l’activité de la médecine libérale. C’est essentiel pour gérer le flux de patients.”
La défense de l'hôpital
L’hôpital de Dreux est aussi au centre des priorités de la liste sans étiquette “Unis pour Dreux” menée par Michaële de La Giroday (DVD). Elle et ses colistiers veulent assurer “la défense et l’accompagnement du centre hospitalier”, et qu’il y ait “un travail main dans la main entre le maire et la direction du centre hospitalier”. Directrice d’un Ehpad depuis 13 ans et bientôt à la retraite, elle a auparavant travaillé dans le milieu hospitalier et assure donc avoir “une très bonne connaissance du système et un réseau important”.
Dans son programme initial avant la fusion indiquée ci-dessus avec Valentino Gambuto et Maxime David - les candidats PS et LREM - elle avait d'ailleurs indiqué vouloir créer un statut de salarié pour les médecins et les aider à s’installer ; créer un centre de santé communal ; aider au financement des études de médecine ; etc.
10 médecins pour 30.000 habitants
Des propositions censées répondre à la pénurie de médecins car Dreux souffre d’une désertification médicale, alors qu’elle est la deuxième ville d’Eure-et-Loir en terme de population ! L’année dernière, il n’était qu’une dizaine de généralistes pour 30.000 habitants.
Michaële de La Giroday et son équipe ont d’autre part réfléchi à la façon de gérer l’après Covid-19 à court terme en soutenant “l’économie locale et notamment les très petites entreprises”, une espèce de “plan Marshall”. A plus long terme, ils veulent “amener des formations sur Dreux qui répondent aux besoins des territoires” et des jeunes, afin que cette jeunesse “reste sur Dreux”.
Retrouvez notre reportage sur le second tour des municipales à Dreux, diffusé le mercredi 10 juin :