Service réduit au minimum aux Urgences de Dreux : le personnel soignant est en arrêt maladie

Les premiers arrêts sont tombés vendredi 20 mai au soir, ceux de l'équipe de la semaine suivante arriveront dès lundi. En tout, environ 90% du personnel paramédical devrait être en arrêt maladie. "Le dernier recours" pour se faire entendre, alors qu'ils sont en grève depuis plus de trois semaines.

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"Qu'est ce qu'ils attendent, qu'il y ait un mort dans le couloir ? " cette infirmière des Urgences de Dreux est épuisée. Elle l'affirme à plusieurs reprises : "on ne demande pas d'argent, juste des bras en plus pour pouvoir soigner correctement", désespère-t-elle. En face, les réponses sont lapidaires selon elle : "ils ne viennent même pas nous voir, quand on leur dit qu'il y a trop de monde, qu'on n'en peut plus".

Depuis hier, samedi 21 mai après-midi, un message scotché sur la porte d'entrée des Urgences annonce la couleur : "compte tenu du mouvement de grève nationale des secteurs d'urgences et des arrêts de travail des personnels paramédicaux, l'accès des urgences adultes est limité jusqu'à nouvel ordre". En clair, seules les urgences vitales et qui ne peuvent pas être reportées (une jambe cassée par exemple) seront admises.

"C'est même pas pour moi, c'est pour les patients"

Alors que vingt-trois arrêts ont déjà été déposés ce vendredi 20 mai en fin de journée, indique Thierry Buquet, représentant du syndicat CGT, d'autres vont arriver en début de semaine, de la part de personnels qui sont en weekend. Vendredi soir déjà, l'équipe de jour a prolongé son temps de travail pour laisser à la direction le temps de trouver une solution. À partir de mardi, seulement deux infirmières sur une trentaine devraient être présentes.

"Burn-out" voici ce qui est écrit sur l'arrêt de travail de cette aide soignante. Si elle continue de se battre affirme-t-elle, "c'est même pas pour moi, c'est pour les patients". Elle décrit une situation parfois "inhumaine". Un duo infirmier - aide-soignant pour onze patients avec plusieurs réalités à gérer : réanimation, urgence cardiaque, suspicion de traumatisme crânien, il faut être partout. "On nous dit qu'il faut être bienveillant, mais on ne nous en donne pas les moyens". À chaque discussion avec la direction, "on fait trois pas en avant, dix en arrière", déplore-t-elle. 

Une cellule de crise sera mise en place à partir de lundi, indique-t-on du côté de la direction de l'hôpital. Cette dernière ne s'exprimera qu'à partir de la semaine prochaine.

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