En décembre dernier, le groupe Cristal Union actait le licenciement de 128 employés de la sucrerie de Toury en annoncant la fermeture de l'usine. Philippe Vigier, député de la 4e circonscription d'Eure-et-Loir, se mobilise depuis plusieurs mois pour trouver une solution.
Depuis le 17 avril 2019, les salariés de la sucrerie de Toury savent que leur usine va fermer. Annoncée pour le 30 juin 2020, cette mise à l'arrêt de l'activité va provoquer le licenciement de 128 employés. Motivée par un recul du chiffre d'affaire du groupe Cristal Union, propriétaire de l'usine, l'annonce de cette fermeture avait pourtant prise de court salariés, cultivateurs et élus locaux, qui n'ont pas cessé de souligner l'utilité et l'efficacité de la sucrerie sur le territoire français.
Face à cette situation, le député d'Eure-et-Loir Philippe Vigier (groupe Libertés et Territoires) fait appel aux puissances publiques pour trouver une alternative à la fermeture de la sucrerie de sa circonscription. Après plusieurs tentatives d'alerte, l'élu a obtenu un rendez-vous avec les équipes de Bruno Lemaire, ministre de l'Economie, et Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture. L'objectif : trouver un repreneur.
"On scrute toutes les solutions possibles et imaginables afin de trouver un repreneur. Pour le moment, nous avons une piste mais elle n’est pas beton…", explique Philippe Vigier, soucieux de ne créer de faux espoirs pour les salariés. Ces derniers avaient eux-mêmes déjà manifesté leur colère en blocant l'usine durant deux semaines, en octobre dernier.
Indispensable pendant la crise sanitaire
A l'heure du déconfinement, la fermeture de la sucrerie de Toury est d'autant plus étonnante que l'usine s'est révélée être indispensable durant la pandémie. En pleine crise du Covid-19, l'usine de Toury a effectivement participé à la production d'éthanol nécessaire à la fabrication de gel hydroalcoolique.
Polyvalente, la sucrerie abrite effectivement une distillerie habituellement destinée à la production d'alcool pour la parfumerie et les cosmétiques. Dès le mois de mars, les salariés ont donc continué à travailler et ont participé à l'effort national en destinant 100% de la production à l'ethanol sanitaire, soit 1 000 hectolitres d'alcool surfin par jour.
Bravo à nos coopérateurs qui contribuent à la fabrication d'alcool pour les agences régionales de santé pour lutter contre le #COVID19. Saviez-vous qu'1 hectare de betteraves transformées = 2000 L d'alcool & 2500 L de solution hydroalcoolique ? #SolidariteCOVID19 #fiersdenoscoops pic.twitter.com/CxYHCcJSYi
— Tereos (@Tereos) March 24, 2020
C’est les gens qui étaient en première ligne, à travailler 24h sur 24h, qui sont en train de se rendre compte que c’est terminé pour eux. Cette usine a montré son extraordinaire utilité pour le gel hydroalcolique. Donc plus que jamais, la fermeture n’est pas acceptable,
Philippe Vigier
La fermeture de la sucrerie est effectivement surprenante, alors que la crise du coronavirus a plutôt eu tendance à démontrer l'importance d'une indépendance sanitaire vis-à-vis des puissances étrangères. Une donnée qui ne semble pour autant pas avoir fait changer d'avis le groupe Cristal Union.
"Je me dis simplement que s’il y a une petite lueur d’espoir, il faut essayer de la saisir", conclu Philippe Vigier, qui espère pouvoir faire faire marche arrière à l'entreprise, également propriétaire des sucreries de Pithiviers-le-Vieil et de Corbeilles-en-Gâtinais. Le site de Toury avait ouvert il y a 145 ans.