Si la tempête a relativement épargné la majorité de la région Centre-Val de Loire, la dépression Kirk a en revanche provoqué de gros dégâts en Eure-et-Loir où près de l'équivalent d'un mois de pluie est tombé en une seule journée. Le point sur la situation.
La tempête Kirk a balayé le Centre-Val de Loire entre le mercredi 9 et le jeudi 10 octobre. Si dans la majorité de la région, peu de dégâts sont à déplorer, ce n'est pas le cas de l'Eure-et-Loir où les cours d'eau sont sortis de leurs lits provoquant plusieurs inondations.
En Eure-et-Loir, "c'est une pluie de records de précipitations"
C'est sans nul doute l'Eure-et-Loir qui paye le plus lourd tribut du passage de la dépression Kirk dans notre région où jusqu'à "72mm d'eau sont tombés en une seule journée", soit presque l'équivalent d'un mois de pluie, note l'association Météo Centre. "C'est une pluie de records de précipitations avec 5 records absolus. C’est-à-dire qu'il n'avait jamais autant plu à Chapelle-Guillaume, à Sours, à la Loupe à Vichères, à Thimert", note Olivier Renard, président de l'association Météo-Centre.
Le département est placé en vigilance rouge crues par Météo France jusqu'à vendredi 11 septembre, en raison des crues en cours, notamment de l'Eure à Saint-Luperce, de l'Ozanne à Brou et de l'Huisne à Nogent-le-Rotrou.
Quatre zones du département ont particulièrement été touchées par les pluies diluviennes des dernières heures. Chartres, Nogent-le-Rotrou, Auneau, Epernon et Courville-sur-Eure comptent plusieurs rues et maisons inondées. Le village de Saumeray, entièrement sous les eaux, a dû être évacué. Les habitants ont été transportés jusqu'à une auberge par les sapeurs-pompiers. La situation est également très difficile à Unverre où la rivière a débordé.
Des automobilistes, surpris par la montée des eaux, ont dû abandonner leurs véhicules sur les routes transformées en rivières. C'est notamment le cas à Courville-sur-Eure. L'autoroute A11 a également dû être en partie fermée mercredi soir. Ce jeudi matin, elle était rouverte mais une voie sur les trois restait neutralisée.
La ville d'Epernon est très durement touchée par les inondations. Sur ses réseaux sociaux, la mairie annonce qu'une cellule de crise a été installée à l'hôtel de ville et qu'un accueil d'urgence a été mis en place dans un gymnase. De nombreuses rues sont pour l'instant inaccessibles.
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— David 🌐 (@DavXet) October 10, 2024
Situation inédite à Bonneval. La commune a déclenché son alerte crue aux alentours de 10h ce jeudi matin. Le Loir est progressivement sorti de son lit pour atteindre le niveau de la crue de référence de janvier1961. Tout le centre-ville est inondé et les sinistrés actuellement placés en sécurité. La ville précise que le ramassage scolaire ne pourra se faire ce jeudi soir et invite les parents à d’ores et déjà récupérer leurs enfants dans les 3 écoles de la commune. Ces dernières resteront fermées demain sur décision de la mairie.
🔴 Placé en vigilance rouge, le Loir subit une crue remarquable. À Bonneval (28), le niveau atteint celui de la crue de janvier 1961 ! 🌊 (© Zack Byad) pic.twitter.com/NkdX8muOIo
— Météo Express (@MeteoExpress) October 10, 2024
Dans un premier bilan dressé à midi, la préfecture annonce que "neuf écoles et un collège sont fermés". Dix routes départementales restent également interdites à la circulation, "en particulier dans le Dunois", et 200 sinistrés ont dû être placés en sécurité. Depuis mercredi, les pompiers sont intervenus à 507 reprises sur l'ensemble du département.
[ COMMUNIQUÉ DE PRESSE ] Vigilance rouge crues pic.twitter.com/sqxqOABGCx
— Préfet d'Eure-et-Loir 🇨🇵🇪🇺 (@Prefet28) October 10, 2024
En Indre-et-Loire, le barrage de Chisseaux a cédé
Les sapeurs-pompiers d'Indre-et-Loire sont intervenus à 62 reprises dans le département, essentiellement dans la soirée de mercredi, pour des chutes d'arbres, des éboulements de talus et des dégâts des eaux. 450 foyers étaient également privés d'électricité ce jeudi matin.
Sur le Cher à Chisseaux, le barrage à aiguilles fragilisé depuis plusieurs jours après avoir été heurté par un tronc d'arbre, a fini par céder dans la nuit de mardi à mercredi. Mais la mairie affirme que les dégâts engendrés par le flux d'eau restent minimes.
800 foyers privés d'électricité dans le Cher, 500 dans le Loir-et-Cher, 200 dans l'Indre
Le Cher et l'Indre ont également été relativement épargnés par les intempéries. Seuls quelques arbres sont tombés sur des lignes électriques, provoquant des coupures d'électricité. Enedis faisait part ce jeudi matin de 850 foyers privés d'électricité dans le Cher et de 250 dans l'Indre.
⚠️ Dépression Kirk : ⏰12h00- Interventions en cours dans des conditions de circulation et d'accès difficiles : 1750 clients privés d’électricité en @RCValdeLoire ⚡️
— Enedis en Centre-Val de Loire (@enedis_centre) October 10, 2024
📸 Luynes (37) pic.twitter.com/n3IB17drHZ
Le Loir-et-Cher a également été peu touché. Les pompiers notent quelques accidents de la route sans gravité liés aux chaussées saturées en eau. Des arbres et des lignes électriques se sont également retrouvés au sol entraînant, là encore, des coupures électriques. 500 foyers étaient toujours privés d'électricité ce jeudi matin, principalement en Sologne. À noter que la rivière du Loir a basculé en vigilance jaune en raison d'une forte montée des eaux.
Peu de dégâts dans le Loiret
Plus de peur que de mal dans le Loiret qui est repassé au vert ce jeudi 10 octobre au matin. Si les pompiers sont intervenus 54 fois dans 36 communes du département entre mercredi 9 et jeudi 10 octobre, peu de dégâts sont à déplorer. On notera essentiellement quelques inondations de locaux et des chutes d'arbres et de poteaux. Les dégâts se situent essentiellement sur le pithiverais et le nord-est de la métropole orléanaise notent les sapeurs-pompiers. Des actions ont été menées par le Département sur le canal d’Orléans qui ont permis de réguler la montée des eaux dans ce dernier. Cependant, les affluents du canal (Cens, Bionne, Crénole) ont réagi aux précipitations et accusent quelques débordements.
La préfecture du Loiret annonce ce jeudi en fin de journée que, de façon préventive, une évacuation de plusieurs habitants de Mardié situés à proximité du Pont-aux-Moines, entre le canal d’Orléans et la D709 a été décidée. 53 habitations sont concernées. Une solution d’hébergement d’urgence pour les personnes ne pouvant être logées par des proches est proposée par la municipalité.