À Broué, en Eure-et-Loir, une exploitation céréalière récolte les bénéfices d'un pari qui lui permet de résister aux mauvaises moissons de 2024 : le tabac blond.
Les gestes sont précis et le rythme soutenu en cette fin août. Cette exploitation de Broué, au nord de l'Eure-et-Loir, est la seule à produire du tabac blond dans le département. Et en une seule journée, un cueilleur peut amasser 18 000 feuilles qui seront séchées et conditionnées.
Une forte valeur ajoutée
La famille De Smet s'est lancée dans la production de tabac en 2002 pour diversifier son activité de céréalier. Elle produit désormais 35 tonnes de tabac par an. "On est une ferme familiale", explique Samuel de Smet. "On avait besoin d'une culture avec une bonne valeur ajoutée. Aujourd'hui, sur les 160 hectares qu'on cultive, on a 7,5 hectares de tabac qui représentent 40% du chiffres d'affaires."
Sur une année comme celle-ci qui est médiocre pour les céréales, le tabac va un peu nous sauver.
Samuel de Smet, producteur de tabac blond
Une fois séchées, les feuilles de tabac seront triées et exportées vers l'Italie. Originaire des régions chaudes, le tabac n'est produit qu'à hauteur de 12 000 tonnes par an en France, selon le site de la filière, ce qui fait de la France le 6e producteur européen.
Avec ses nombreux éléments addictifs, toxiques et cancérigènes, la feuille de tabac est la matière première d'une industrie qui produit 6000 milliards de cigarettes par an. En 2023, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que le tabagisme tuait 8 millions de personnes par an, dont 1,3 de fumeurs passifs. En mai 2022, l'OMS estime qu'un milliard de personnes fument.
Écrit avec T. Mbaka