La peste porcine africaine, un virus qui décime les porcs et les sangliers, sévit actuellement en Pologne. Jeudi 13 septembre, deux cas ont été détectés en Belgique près de la frontière française. Un plan d'actions a été mis en place par le ministère de l'agriculture
La peste porcine africaine, un virus qui décime les porcs domestiques et les sangliers
Depuis quelques mois, la peste porcine africaine (PPA), une maladie animale due à un virus qui touche exclusivement les porcs domestiques et les sangliers qui décime les porcs et sangliers d'Europe de l'Est.Elle est présente depuis maintenant cinq ans dans certains pays de l’Est de l’Europe (notamment Roumanie, Pologne, République Tchèque) où elle continue de se propager dans les élevages et parmi la population sauvage de sangliers.
Sans danger pour l'homme, le virus représente un fléau pour les élevages. Toute la filière porcine française pourrait être touchée.
Le virus aux frontières de la France
Jeudi 13 septembre, deux cas de PPA ont été détectés en Belgique sur des sangliers sauvages, aux frontières de la France. La région Centre-Val de Loire est bien évidemment concernée puisqu'elle compte 350 élevages et produit 500.000 porcs charcutiers. Face au nombre croissant des sangliers sauvages dans la région, les chasseurs eux aussi s'inquiètent.
Les actions mises en oeuvre
Sans intervention des activités humaines, la PPA ne se déplace qu’à une vitesse de un kilomètre par mois environ. En revanche, elle se propage beaucoup plus rapidement avec le transport d’animaux vivants, de produits animaux, par les activités de chasse, d’exploitation forestière ou agricole.Le Ministre de l'agriculture, Stéphane Travert a émis un communiqué de presse dans lequel il précise les mesures d'urgence à mettre en place et demande une mobilisation immédiate pour protéger les élevages. Le compte Twitter du ministère de l'agriculture a diffusé les mesures de biosécurité à appliquer dans les départements du Grand Est :
Peste porcine : mesures de biosécurité à appliquer immédiatement dans les élevages @Prefet08 @Prefet57 @Prefet54 @Prefet55 sur le site du ministère https://t.co/9wCcJeM6tC
— Alim'Agri (@Min_Agriculture) 14 septembre 2018
Au niveau national, un plan d’actions est actuellement en cours de finalisation, via un groupe d’experts composé notamment de professionnels du secteur porcin, et dont l’action et les objectifs sont coordonnés par la direction générale de l’alimentation (DGAl).
Ce plan d’actions, qui prend en compte l’expérience des États membres touchés mais aussi les enseignements des crises sanitaires récentes (notamment les crises influenza aviaire, fièvre catarrhale ovine), s’articule autour de trois axes : la prévention, la surveillance et la lutte.
Concernant la prévention, une sensibilisation de tous les acteurs pouvant potentiellement être impliqués est menée par divers moyens en lien avec le ministère de l’agriculture et de l’alimentation.
Depuis début février, une campagne d’information est réalisée auprès des chauffeurs routiers et des voyageurs en provenance des pays de l’Est afin de rappeler les gestes simples pour éviter l’introduction de la PPA, via les produits de charcuterie.
Les éleveurs de porcs, les détenteurs de cochon de compagnie, les éleveurs de sangliers, les intervenants en élevage et les chasseurs font aussi l’objet d’une sensibilisation spécifique par des circulaires d’information et des documents de sensibilisations.
Une sensibilisation des vétérinaires est également menée et les contrôles renforcés dans les centres de traitements du gibier.
Les différentes préfectures des départements français appellent à la vigilance sur les réseaux sociaux :
Quelles sont les sources de contamination ?
Les sources de contamination sont les animaux infectés introduits sur le territoire, la viande et/ou des produits à base de viande de porcs ou de sangliers infectés, les véhicules, les personnes et les matériels contaminés.
Pour éviter la propagation, il est fortement conseillé d'appliquer de manière drastique les bonnes pratiques d’hygiène (nettoyage des bottes, vêtements, matériel, voiture, roues et bas de caisse) après être passé dans une zone infectée.
Dans notre région, le fait que de nombreuses propriétés de Sologne soient fermées pourraient entraîner une contamination rapide de la zone si le virus arrivait dans le secteur. Au printemps dernier, le cinéaste solognot Nicolas Vanier avait rencontré Nicolas Hulot, alors ministre de l'écologie, pour évoquer avec lui les risques sanitaires causés par l'engrillagement de la Sologne.
Pour plus d’informations
► Alim’Agri : les mesures à adopter pour éviter l’introduction de la PPA en France.► www.elevageocentre.com : le site Web qui regroupe 3 associations interprofessionnelles d'élevages en Centre-Val de Loire.
Les déchets de cuisine avec de la viande et/ou des produits à base de viande de porcs ou de sangliers infectés ont été mis en cause dans plusieurs épizooties :
- Dans les années 60 et 80, plusieurs pays européens ont été touchés (Espagne, Italie, France, Belgique).
- En 1997/98 aux Pays-Bas, plus de 10 millions de porcins ont été abattus, pour un impact économique estimé à 2 milliards d'euros.