Avec l’impossibilité d’organiser spontanément des concerts dans la rue ou dans les bars cette année, la fête de la musique va devoir se réinventer. Les mairies ont décidé de miser sur les réseaux sociaux pour que la fête continue, malgré les mesures sanitaires.
La ville de Blois, qui a eu Jack Lang comme maire pendant plus de 10 ans - le créateur de la fête de la musique en 1982, ne pouvait pas passer à côté de cette édition 2020. Le maire, Marc Gricourt, dit réfléchir depuis plusieurs semaines pour maintenir cette fête populaire dans sa ville. Afin de toucher le maximum de public, les festivités, même allégées, s’étaleront sur 2 jours. Dès le samedi après-midi, la musique animera le centre ville de Blois : " On a pensé créer une attractivité en faisant déambuler des fanfares dans les rues commerçantes. Ces groupes en mouvement doivent éviter les attroupements, tout en permettant à chacun d’en profiter. " - Marc Gricourt, maire de Blois (Loir-et-Cher)
Des concerts uniquement dans des lieux fermés
La mairie de Blois proposera également des concerts, le dimanche cette fois-ci, dans des lieux fermés. La manifestation baptisée, « la fête de la musique fait sa cour. », se déroulera dans 4 cours d'écoles de la ville, ainsi que dans celle de la maison de quartier des Provinces, dans l'objectif d'animer différents quartiers de la ville. Mais là, le port du masque sera obligatoire bien sûr et les inscriptions aux concerts doivent être prises en amont sur le site de la ville.
Une fête de la musique virtuelle, via les réseaux
Le premier édile de la ville, Marc Gricourt reste " confiant ". Il invite les Blésois à vivre " raisonnablement " cette édition 2020 : " Si des musiciens veulent se produire depuis leurs balcons privés ou leurs terrasses, cela restera possible. Mais je les encourage surtout à se filmer et à se produire via les réseaux sociaux. " Car les réseaux sociaux seront également un " lieu de repli " choisi par la ville. Ils présentent l’avantage de permettre, à une partie du public, de profiter des concerts, tout en restant à la maison. La ville vous invite à partager vos photos et vidéos via les hashtags #blois et #FDLMblois.
A Tours, la fête de la musique est aussi « livrée » à domicile
Cette année, beaucoup de municipalités vont miser sur les réseaux sociaux. L’objectif étant de " vider " les rues, d’une partie du public, ce qui facilitera l’application des mesures sanitaires et permettra des distanciations sociales plus raisonnables. A Tours, la mairie est sur le même type de stratégie. Un rendez-vous a été pris avec la Préfète d’Indre-et-Loire, ce jeudi 11 juin, pour en discuter. Le maire, Christophe Bouchet, va faire des propositions pour organiser des animations en extérieur : "Je vais proposer tous les espaces où il y a la possibilité de se mouvoir. Dans des endroits plus fluides et larges comme la place Anatole France, la place de la liberté, l’île Aucard. Il faut que les gens ne se sentent pas pris au piège et qu’ils y aient la possibilité d’une distanciation. "
" Il faut mieux libérer les choses, en douceur, plutôt que de se retrouver face à des choses incontrôlables " - Christophe Bouchet, maire de Tours
Limiter les regroupements dans l’espace public
La peur des maires est de voir des attroupements de gens qui, galvanisés par la musique, en oublieraient les gestes barrières. Traditionnellement à Tours, la place Plumerau est noire de monde ce soir là. Il est aussi souvent difficile de se croiser dans les rues de le vieille ville, tellement les gens peuvent être agglutinés. Pour Christophe Bouchet, il est impératif "d’organiser les choses en amont, de donner les codes, plutôt que de voir s’organiser une myriade d’attroupements, car ce n’est pas ce soir là qu’on enverra les forces de l’ordre. " Malgré le Covid-19 qui plane encore au-dessus des têtes, La fête de la musique doit rester une grande fête républicaine et enjouée.
Le service culturel de Tours a souhaité aussi être présent sur le numérique et organise : " la fête de la musique s'invite à la maison ". Il invite les musiciens, amateurs ou confirmés, à proposer un projet musical sous format numérique. Ces contenus seront, soit pré-enregistrés, soit proposés en direct le 21 juin. Libre cours est donc donné à l’imagination de chacun.