La soirée promettait d'être déjantée et provocatrice et le public a adhéré. Né d'un délire à la cantine du lycée ce groupe de potes n'a jamais imaginé que trente cinq ans aprés, ils accueilleraient des amis au stade couvert de Liévin devant un public acquis et conquis.
À l'Arena stade couvert de Liévin, ce samedi 30 novembre, les fans du groupe mythique Marcel et son Orchestre en ont pour leur argent. Il faut dire que le spectacle n'était pas que sur la scène. Boa autour du cou, perruques fluo, habillés en vache, en léopard ou en Donald Trump, des barbus avaient de jolies couettes blondes quand d'autres portaient des masques de gaulois. Le rouge ourlait toutes les lèvres qui reprenaient en chœur des textes très engagés du groupe, au rock beauf attitude, assumée.
Originaires de Boulogne-sur-Mer à quelques encablures de Dunkerque et de son carnaval, Marcel et son orchestre à l'énergie débordante, ont distillé de la bonne humeur.
La genèse des Marcel
Trente-cinq ans de carrière, des concerts dans des MJC, des marchés, des grand-places, que de souvenirs, mais rien n'aurait été possible sans insouciance. Franck Vandecasteele, chanteur historique du groupe hallucine : "Le groupe est né sur un malentendu, on voulait faciliter la digestion des demi-pensionnaires du lycée, et nous avons commencé à composer des chansons un peu digestives et puis on s'est fait embarquer. Notre objectif était d'échouer et nous avons échoué à échouer. Nous, c'était une histoire sans lendemain, l'idée était de faire marrer les copains, c'est parce que l'on ne s'est pas fixé d'objectifs, que nous sommes encore là ! "
Pourquoi Marcel ? "On a pris le nom le plus baltringue, le plus populaire possible, Marcel ça voulait un peu dire : Méfiez-vous des apparences, l'habit ne fait pas le moine. Notre style musical, c'est une musique pour les pieds, énergique, convulsive donc nous allons bien dans les musiques latines, rock and roll, punk, rocktsteady, reggae tout ce qui est musique vitaminée."
Nous, c'était une histoire sans lendemain, l'idée était de faire marrer les copains, c'est parce que l'on ne s'est pas fixé d'objectifs, que nous sommes encore là !
Franck VandecasteeleChanteur des Marcel
Un anniversaire hors norme
Six mille personnes étaient au rendez-vous ! Une salle comble les Marcel ne pouvaient pas rêver un tel anniversaire devant un public d'habitués, mais pas que. La renommée a dépassé la frontière des Hauts-de-France : "Nous sommes de Normandie, nous sommes venus exprès pour eux. C'est un vrai plaisir et ce qui est génial, c'est que je les fais découvrir à ma nouvelle génération," s'enthousiasme ce papa accompagné de sa fille adolescente.
Perruque mauve sur la tête cet autre fan est dithyrambique: "J'ai découvert Marcel à quatorze ans, j'étais adolescent et depuis je suis tombé amoureux et je les suis partout."
Qui dit anniversaire, dit amis et ils étaient nombreux, certains étaient annoncés sur l'affiche, comme Didier Super, venu en voisin : "Je suis de Douai. Il y a les Gayants et le concert de Marcel et son orchestre annuel au printemps de Sin-le-Noble à l'époque, c'était ça." Mais encore, le "Pap 40" Alessandro di Giuseppe de l'Église de la très sainte consommation, la provocation en étendard, majeurs levés, haranguant le public et traitant les assistés de "fainéants."
En point d'orgue de cette soirée, la présence de Hervé Vilard qui a entonné son célèbre "Nous", boa sur l'épaule.
Marcel et son orchestre, une histoire d'amour qui n'est pas près de s'arrêter. Après douze ans d'attente, le groupe est de retour avec un nouvel album "C'est pas à vous qu'ça m'arriverait", dans les bacs en février 2025.