Lors de sa conférence de presse de rentrée, le président socialiste de la région Centre-Val de Loire a balayé les grands dossiers d’actualité. Il se déclare inquiet s’il n’y a pas d’infléchissement de la volonté présidentielle pour que les régions fassent des économies.
Détendu mais inquiet…. François Bonneau avait convié la presse ce mercredi au Centre de Création Contemporaine Olivier Debré, à Tours, pour faire un tour d’horizon des dossiers régionaux. Sa rentrée en somme. Pourtant, avant de décliner les sujets de proximité, il a tenu à commenter la rentrée gouvernementale. Une rentrée « pas facile » selon lui, « tellement les citoyens ont des attentes en ce qui concerne le chômage et le pouvoir d’achat ». Sur l’économie, le président de région reconnait qu’il y a « un mieux sensible ». Un mieux qu’il tempère par le fait qu’il ne semble pas y avoir de « tendance durable ». Beaucoup plus critique en revanche sur le pouvoir d’achat : « les mesures annoncées semblent contraignantes, mais il ne faudrait pas que sur le plan social, le prix fort soit payé par les plus faibles ». François Bonneau ne cache pas son interrogation : « Emmanuel Macron va-t-il être libéral, ou social-libéral avec une attention toute particulière aux individus ? C’est là le problème… ».
« Nos compétences deviennent XXL et notre budget pourrait devenir XXS ! »
Le ton est donné pour aborder les questions régionales. L’argent reste le nerf de la guerre. Ou plutôt des négociations. Car le président de la région Centre-Val de Loire se fait le porte-parole de ses collègues pour aller discuter avec le cabinet du Premier Ministre, Edouard Philippe. « Il faut comprendre que les régions ont déjà été fortement sollicitées. Plus de 9 milliards d’économies ont été exigées pendant le mandat Hollande. Maintenant, on nous demande 13 milliards ! C’est particulièrement préoccupant. Nous sommes déjà à l’os ». Dans la balance évidemment, les investissements réalisés par la Région. « En Centre-Val de Loire, nous aurions 130 millions d’euros d’économies à réaliser sur 5 ans. Ce qui veut dire que si nous allons dans ce sens, les interventions et les aides financières aux agglos, aux métropoles, aux pays, à la ruralité, seront diminuées ». Toute l’attention est donc portée sur les tractations du moment, qui s’étaleront certainement au grand jour lors du congrès des Régions de France, les 27 et 28 septembre prochains à Orléans, en présence du Premier Ministre. L’auditoire ne lui sera pas acquis. L’accueil risque même d’être très frais.
Nous ne refusons pas de discuter sur la question des économies, concède François Bonneau, mais dans certaines limites. Car nos compétences deviennent XXL et notre budget XXS (la part des recettes provient à 92% de l’Etat pour la Région Centre-Val de Loire ) .
« La disparition des emplois aidés va sérieusement nous pénaliser »
L’inquiétude est amplifiée par la volonté de progressivement faire disparaitre les emplois aidés, pour lesquels il a déjà été demandé de ne pas renouveler des contrats. À ce sujet, François Bonneau soutient qu’ils sont « indispensables ». Avant de poursuivre qu’ils ont «une dimension sociale » et que « ne servent en rien à masquer le chômage ». Leur disparition plomberait sérieusement les chiffres régionaux dans la mesure où 15.000 personnes sont concernées en Centre-Val de Loire.
Directement liée à ces interrogations budgétaires et à l’aide à l’emploi, la formation professionnelle. Elle tient elle aussi du pavé sur la balance… « L’enjeu est la meilleure qualification des actifs. Mais pour cela, il nous faut des moyens».
Voilà les régions françaises au pied du mur. Avec de plus en plus de compétences au détriment des départements. Les plus gros postes relevant, entre autres, de la santé, des transports ou encore de l’aménagement du territoire. « Je veux cependant garder un maximum de proximité. Même si on régionalise de plus en plus de choses » ajoute François Bonneau. Et les efforts doivent être considérables, pour assurer et pérenniser par exemple la gratuité des transports scolaires aux familles. L’exercice est de haute volée.
Nous sommes amenés à rationaliser un maximum notre travail. Limiter les strates, avec par exemple la mise en place d’une seule et unique Agence pour le Développement Économique Régionale .
« Le cœur de l’Europe va battre dans notre région »
Pas de conférence de presse sans parler du tourisme en région Centre-Val de Loire, « un véritable poumon » comme le définit François Bonneau. « C’est une belle année. Les 10% d’augmentation de la fréquentation sur les grands sites devraient être atteints. Et notre concept de Loire à vélo tourne à plein ».
Un projet culturel phare pour 2018-19 : les commémorations du 500ème anniversaire de la mort de Léonard de Vinci. « Le cœur de « l’Europe de la Renaissance » va battre dans la région ». De grandes célébrations sont en projet sur le site de Chambord. Avec en point d’orgue l’organisation d’un sommet franco-italien pour lequel François Bonneau s’est fendu d’une lettre au Président de la République.