Fuites d’eau, pannes d’électricité et autres dépannages en Centre-Val de Loire : comment faire pendant le confinement ?

En plein confinement, les plombiers, électriciens ou serruriers sont toujours sollicités pour des dépannages. Si la plupart des interventions est assurée en Centre-Val de Loire, certains artisans ont stoppé leurs activités. Les particuliers, eux, n’appellent qu’en cas d’urgence.

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Même en plein confinement dû à la crise du coronavirus, chacun peut être confronté à une fuite d’eau, une coupure d’électricité, un ballon d'eau chaude en panne et d'autres tracas qui nécessitent l’intervention d’un professionnel.

Sauf que les artisans y réfléchissent à deux fois avant d’accepter d’intervenir. Philippe Ragobert est spécialisé dans les installations électriques automatiques (fermeture, porte, sécurité) dans le Cher.

Il a fermé temporairement son entreprise le temps du confinement. Il assure seul les dépannages urgents qui peuvent se régler sans aucune autre aide.
 

Sept interventions en 3 semaines

"J’ai réalisé sept interventions depuis le début du confinement, au lieu de cinq par jour en moyenne." Autant dire qu’il ne travaille quasiment pas. Parmi les urgences acceptées, une personne ayant besoin de soins ne pouvait plus sortir ni rentrer de chez elle à la suite d’une panne EDF qui bloquait une porte automatique.

Il a opté pour cette solution tout simplement parce qu’il n’a pas de matériel de protection pour ses employés. "Je n’ai pas les moyens de donner ce qu’il faut à mon personnel pour travailler en sécurité", souffle-t-il.

Damien Leclerc, lui, a plus de chances. Ce plombier-chauffagiste du Loiret a pu équiper ses techniciens de gants, de masques chirurgicaux, de gel hydro-alcoolique, et a mis en place un protocole. Il ne cesse de répéter à ses équipes de bien respecter les consignes de sécurité.
 

95% de chance d'être dépanné par son installateur

Résultat : ses trois salariés en charge des dépannages peuvent les assurer. Cependant, "on priorise nos clients, et les urgences graves, comme les personnes qui n’ont plus d’eau chaude ou de chauffage", précise-t-il.

"Sur notre secteur (l’entreprise est basée au sud de Montargis, NDLR), à peu près tous les plombiers-chauffagistes assurent les dépannages. Normalement les clients ont 95% de chance que leur installateur habituel se déplace", assure-t-il.

Et quand il cale un rendez-vous avec des clients, Damien Leclerc prend des précautions : "on leur dit qu'ils ne doivent pas être en contact avec notre personnel. On leur demande de ne pas rester dans la pièce avec le technicien".

Des mesures plutôt bien comprises par les particuliers : "quand ils nous appellent, ils sont déjà heureux qu’on se déplace. Donc ils sont assez respectueux des protocoles".
 

Difficultés pour les pièces détachées

Là où la situation se corse, c’est en amont des interventions. L’entreprise de Damien Leclerc a pour l’instant du stock de pièces détachées. Elle travaille aussi en collaboration avec une coopérative d’achats et des grossistes.

"On fait en sorte de se faire livrer ou d'aller retirer la marchandise sans jamais entrer en contact avec les salariés de ces fournisseurs".

Mais les urgences requièrent parfois du matériel particulier qui ne peut pas être livré, faute de transporteurs disponibles pendant le confinement. "On a par exemple été obligés d’aller chercher nous-mêmes des pièces à Paris et à Orléans", souligne-t-il.
 

Moins 50% de demandes 

Une situation exceptionnelle car Damien Leclerc a constaté  "50% de demandes de dépannage en moins. Les clients nous appellent juste pour les urgences".

La baisse des demandes de dépannage, c’est aussi ce qu’a constaté MesDépanneurs.fr, une plateforme de mise en relation entre clients et artisans.
 
"Il y a toujours un fond de demandes de dépannages qui sont des urgences. Des clients qui ne peuvent pas faire autrement", observe Mathieu Boittin, directeur général de la start-up.
 

50 à 55% d'artisans en activité

Ce que calcule la plateforme, c’est aussi et surtout le nombre de professionnels qui poursuivent leur activité pendant le confinement, pour savoir rapidement rediriger les particuliers en quête de dépanneurs.

"Au début, un tiers des artisans disaient on arrête. Un tiers disait on continue. Le dernier tiers ne savait pas. Depuis, cela s’est polarisé", retrace le directeur général.

"La tendance en Centre-Val de Loire est similaire à celle rencontrée en province : on a 50 à 55% des artisans qui travaillent. D’eux-mêmes, ils priorisent les chantiers".
 

"Ne pas laisser le client dans l'embarras"

Du côté de la CAPEB Centre-Val de Loire (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), on note aussi que la plupart des interventions urgentes est assurée dans la région, même si 80 à 90% des artisans ont arrêté leur activité (à savoir les chantiers), notamment pour ne pas mettre en danger leurs salariés.

"Pour tout ce qui est dépannage, depuis le 1er jour de la crise, nous avons incité nos artisans à ne pas laisser le client particulier dans l’embarras, d’assurer les dépannages tout en respectant les gestes barrières", rappelle Yannick Seckin, président de la CAPEB Centre-Val de Loire.

Et d'ajouter : "à chaque entreprise, en son âme et conscience, de continuer ou d’arrêter". Il faut dire que la situation est complexe avec les connaissances encore limitées de la communauté scientifique sur ce virus, sa capacité de résistance, ses mutations.

"On peut être porteur sain, toucher une surface et contaminer les autres. La crainte est là aussi", reprend Yannick Seckin. Si certains prennent le parti de désinfecter tout ce qu’il touche (interrupteur, évier, plan de travail), d’autres préfèrent être prudents et limiter au maximum les interventions.
 

Les clients réticents

"La complexité qu’on a aussi, explique le président de la CAPEB Centre-Val de Loire, c'est que des clients sont un peu réticents à nous recevoir chez eux si l’on ne porte pas de masque".

Jusque-là, chaque entreprise déterminait son protocole pour le masque et les consignes de sécurité. Mais depuis le 2 avril, chaque artisan peut se référer au guide de préconisations de l'organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP).
 
Le port du masque est ainsi indiqué comme obligatoire dans les travaux à moins d’un mètre d’une autre personne, ou en cas d’intervention chez une personne malade ou à risque.
 
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