Malgré les annonces du ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer pour renforcer le protocole sanitaire des lycées, les syndicats enseignants ont pris la décision de maintenir la journée de grève prévue mardi 10 novembre. Ils estiment que les écoles et les collèges ont été oubliés
Depuis lundi 2 novembre, jour de rentrée, les photos et les vidéos se sont multipliées sur les réseaux sociaux, montrant l'impossibilité d'appliquer correctement le protocole sanitaire dans les établissements scolaires. Après manifestations, protestations et blocus, les lycéens ont obtenus gain de cause. Le protocole sanitaire est depuis lundi 9 novembre renforcé dans les établissements d'enseignement secondaire, mais pas dans les collèges et les écoles.
“les jeunes sont notre priorité”#balancetonprotocole pic.twitter.com/ioGhyw0vdn
— Solenn (@solennjsst) November 3, 2020
Depuis la rentrée, élèves et professeurs des lycées protestent contre l'absence de protocole sanitaire
Lundi 2 novembre, jour de la rentrée après les vacances de la Toussaint, les gestes barrières n'y étaient pas dans les lycées. Les lycéens ont protesté pour dénoncer le manque de distanciation et l’impossibilité d’appliquer les gestes barrières. Les professeurs également ont manifesté leur mécontentement face à cette absence de protocole sanitaire. Vendredi 6 novembre, les professeurs du lycée Jean de la Taille à Pithiviers dans le Loiret ont exercé leur droit de retrait en raison d'un cas Covid.
Lycées : la distanciation sociale n'est pas respectée
— franceinfo plus (@franceinfoplus) November 5, 2020
(via @infofrance2) pic.twitter.com/1wJNrYnYiD
Le ministre de l'Education nationale renforce le protocole dans les lycées
"Vers la fin du 100% présentiel dans les lycées. On passe à 50%, le reste à distance". C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer jeudi 5 novembre, dans la perspective du renforcement du protocole sanitaire dans les lycées. L’idée est de freiner la propagation de l’épidémie de la covid-19, qui ne cesse de battre des records de contaminations. Cette mesure a pris effet lundi 9 novembre.#Covid19 | En raison du contexte sanitaire, pour les lycées :
— Ministère Éducation nationale, Jeunesse et Sports (@education_gouv) November 5, 2020
?Un plan de continuité pédagogique garantissant 50% de cours en présentiel pour chaque élève mis en place chaque fois que nécessaire
?Un aménagement des épreuves du baccalauréat décidé pour l’année 2020-2021 pic.twitter.com/DlhhFXgtUO
Qu'en est-il des collèges et des écoles primaires ?
Mais quid des collèges et des écoles primaires où le brassage des élèves est tout aussi important que dans les lycées ?Malgré les annonces faites par Jean-Michel Blanquer, concernant le renforcement du protocole sanitaire dans les lycées, plusieurs syndicats d'enseignants ont pris la décision de maintienir leur appel à la "grève sanitaire" prévue le mardi 10 novembre.
"Les lycées ont obtenu ce qu'ils voulaient, mais pour les écoles primaires et collèges, aucune mesure n'a été prise, alors que là aussi il est difficile de faire appliquer les gestes barrières", explique Paul Agard, secrétaire départemental SNUIPP-FSU d'Indre-et-Loire. "Les mesures sanitaires ne suivent pas dans les cantines, dans les piscines aussi et les classes sont toujours à minimum 28 élèves. Le ministre fait comme si le virus s'arrêtait aux portes des écoles... " ajoute-t-il.
Les enseignants demandent un renforcement du protocole sanitaire
#AlerteSanitaire #greve10novembre
— SNES-FSU (@SNESFSU) November 8, 2020
Des mois que nous alertons ! La situation sanitaire est grave. Nous exigeons notamment :
- demi groupes
- aération + nettoyage renforcés, recrutements AED et agents
- suppression du jour de carence
EN GREVE LE 10 NOVEMBREhttps://t.co/l9zkjyygAx pic.twitter.com/idrVX76ucc
Les syndicats d'enseignants demandent d'une part, une application plus stricte des mesures sanitaires, l'enseignement en demi-groupes, du nettoyage renforcé et d'autre part, le recrutement d'assistants d'éducation, d'agents et d'enseignants.
"Les mesures appliquées pour les lycées ont été prises en urgence pour éteindre l'incendie", s'insurge Yvan Moquette, secrétaire départemental SNFO (Syndicat National Force Ouvrière) d'Indre-et-Loire, "Mais on est loin du compte. Nous demandons avant tout qu'il y ait plus de recrutements d'enseignants et de surveillants, que les élèves soient moins nombreux dans les classes, que nous puissions garder un écart respectable entre les élèves dans les couloirs... Nous sommes confrontés à l'abandon des services publics et à l'abandon des élèves", regrette-t-il.
Mardi 10 novembre, des rassemblements sont prévus à Tours en Indre-et-Loire à 10h00 devant la préfecture, à Orléans dans le Loiret à 14h00 place De Gaulle, à Blois dans le Loir-et-Cher et à Chartres en Eure-et-Loir.