Avec la fermeture des bars et restaurants, la profession des grosssistes de boisson a perdu la quasi intégralité de son chiffre d’affaires mais elle ne reçoit pas les mêmes soutiens. Elle va donc se faire entendre dans la rue.
Julien Schoen, gérant du principal grossiste en boissons du Loiret, à Saint-Jean-de-la-Ruelle, va encore au travail tous les jours pour gérer les affaires courantes mais son entreprise est quasiment à l’arrêt. En temps normal, son activité consiste à fournir des boissons - alcoolisées ou non - pour les hôtels, bars et restaurants. Il a donc perdu plus de 95% de son chiffre d’affaires et ne travaille plus en ce moment qu’avec les maisons de retraite et les boulangeries.
Son entreprise, implantée dans les six départements du Centre-Val de Loire, emploie 200 personnes en CDI qui se trouvent pour la plupart du temps en chômage partiel. En France, on compte environ un millier d’entreprises de ce type, PME familiales, qui font vivre 15 000 personnes. Si la situation continue, ils seront beaucoup moins dans quelques mois.
"Nous sommes les oubliés de la crise, explique Julien Schoen. Personne ne nous connaît et le gouvernement ne nous entend pas. Bien sûr, nous avons les prêts garantis par l’Etat mais comme je ne suis pas complètement fermé, j’ai encore 20% de charges fixes. Je survis avec ma trésorerie. Nous demandons à bénéficier des mêmes aides que nos clients qui sont fermés. C’est-à-dire le fonds de solidarité qui permet de disposer d’une enveloppe de 10 000 euros ou 20% du chiffre d’affaires selon la taille de l’entreprise. Il nous faut aussi des exonérations de charges. Ça fait un moment qu’on veut faire passer ce message dans le dialogue et l’écoute mais ça ne marche pas."
Alors, pour se faire mieux entendre, la profession, employeurs et salariés, sera dans la rue le 19 janvier. Des manifestations sont prévues dans toutes les régions et notamment pour le Centre-Val de Loire, à Orléans. Elles seront soutenues par l’Umih (Union des métiers et industries de l'hôtellerie) qui représente les restaurateurs et cafetiers.
Même s’ils sont mieux soutenus, les grossistes subiront aussi les pertes liées à la péremption de leurs produits. Avec plus de cinq mois d’arrêt depuis le début de la crise, des tonnes de bouteilles qui ont pourri dans les stocks ont dû être jetées.