Hausse de la prime d'activité : "une nouvelle inégalité envers les femmes" pour Marianne Dubois

Un groupe de députées LR, dont l'élue du Loiret Marianne Dubois, dénonce la méthode détournée du gouvernement pour augmenter le SMIC. Selon elles, la hausse de la prime d'activité sera, du fait de son fonctionnement, défavorable aux femmes.

Le 10 décembre, pour tenter d'apaiser le mouvement des gilets jaunes, Emmanuel Macron annonçait entre autres mesures une hausse du salaire minimal, le SMIC, de 100 euros par mois dès 2019. 
 

Un mécanisme inégalitaire


Une formulation outrancière, puisque le président de la République n'avait pas mentionné qu'il ne s'agissait pas d'une augmentation directe. En plus de la hausse légale automatique de 1.8%, le gouvernement est allé chercher cette somme du côté des caisses d'allocations familiales, avec la revalorisation de la prime d'activité (le mécanisme qui a remplacé le RSA). 
 
Problème : en plus de n'avoir pas convaincu les gilets jaunes, cette mesure serait également sexiste. C'est l'avis de 23 députées Les Républicains, dont l'élue du Loiret Marianne Dubois, qui a cosigné une tribune parue dans l'Opinion, intitulée : "Smic et prime d’activité, une nouvelle inégalité pour les femmes"
   

Les revenus du conjoint pris en compte


A l'origine de cette critique, un double constat. D'abord, car la prime d'activité prend en compte la composition et les revenus du ménage, et pas seulement la situation du salarié concerné. "Ainsi, une personne au smic dont le conjoint gagne trois fois ce montant n’obtiendra aucune bonification", écrivent les députées. 

Ensuite, à l'aune des inégalités salariales encore persistantes entre les hommes et les femmes, la majorité des bénéficiaires du SMIC sont des femmes. "Priver les bénéficiaires du smic de la hausse de la prime d’activité en invoquant les revenus du conjoint, c’est asséner une véritable estocade à l’indépendance économique de la femme, acquise de haute lutte", estiment donc les signataires de la tribune. 

"L’augmentation de la prime d’activité doit concerner tous les bénéficiaires du salaire minimum, sans distinction de situation, ni de sexe", concluent Marianne Dubois et ses consoeurs. 
 
Fact-checking
Attention, la tribune des députées LR emploie le chiffre de 58,5%, affirmant qu'il s'agit de la part des femmes parmi les bénéficiaires du SMIC. Il s'agit en réalité d'un chiffre de la Dares, qui affirme précisément : "58,3 % des salariés concernés par la hausse du Smic sont des femmes."

Concernant la part des femmes chez les bénéficiaires du SMIC, on trouve plutôt une proportion de 55%
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