À l'occasion du 75éme anniversaire du camp de Bellande (41), les commémorations du débarquement font ressurgir l'épopée d'un campement-refuge pour des pilotes récupérés dans toute la France. Pendant 2 mois, la résistance française et les villageois ont réussi à les dissimuler.
Dans son souci de récupérer ses pilotes au plus vite, Londres avait demandé à la résistance française de récupérer ses pilotes après le crash de leurs avions sous le feu de la DCA allemande dans le Nord de la France. Une décision motivée par la pénurie de pilotes formés au moment du débarquement. Le premier passage d'exfiltration par l'Espagne étant trop long, la consigne est...l'historien local Jean-Claude Galerne raconte aux visiteurs : "On voulait récupérer très rapidement ces aviateurs après le débarquement. Parce qu'on en avait besoin. Il faut 6 mois pour former un pilote, alors qu'on construisait à l'époque 20 bombardiers par jour. Il fallait les récupérer pour les remettre au plus vite en opération. Par l'Espagne, il fallait plusieurs mois. Il est bien certain que les alliés pensaient que le front de Normandie allait être facilement percé et qu'on allait arriver très vite ici. C'est pour ça que le service renseignement anglais avait dit : un triangle entre Le Mans, Chartres et Orléans". Une indication qui a aboutit au choix des 10 hectares du petit bois de Bellande, entre deux communes(Villebout/Bellande) et entre deux départements (Loir-et-Cher/Eure-et-Loir).
"C'est le seul camp que l'on connaisse où l'on a caché 152 aviateurs au milieu des lignes allemandes durant deux mois sans avoir d'incidents majeurs" précise l'historien, avant d'expliquer son profond intérêt pour cet épisode de la Seconde Guerre mondiale :
Une solidarité des villageois de l'époque et de la résistance qui a permis de cacher ces 152 aviateurs pendant 2 mois au nez et à la barbe de l'armée allemande."Avec cette histoire, on salue le patriotisme de tous ces gens, ces Français, qui ont aidé ce camp. N'oublions pas qu'il fallait nourrir ces 152 aviateurs. Ce sont les riverains, agriculteurs, boulangers, qui s'en sont chargés. Avant d'arriver au camp, il fallait les cacher, des relais discrets étaient nécessaires pour les abriter quelques jours. De même , ce sont des médecins de la région qui les soignaient avant qu'il arrive au camp. Tout cela était extrêmement important et il faut rappeler cette solidarité qu'il y avait autour des aviateurs alliés".
À l'arrivée en Beauce des troupes alliées a permis le départ sains et saufs de ces 152 pilotes aprés une longue période de camping.
Une histoire qui se transmet aujourd'hui à travers des cérémonies commémoratives comme ce dimanche 2 juin, devant une stèle érigée en 1967.
Le public a pu à l'occasion de ce 75éme anniversaire suivre des visites guidées et commentées dans un camp reconstitué.
Reportage video :
Site web