"Il faut redonner confiance aux élèves" : on a posé 4 questions à un recteur d'académie sur le niveau scolaire

En mathématiques et en français, en 6e et 4e, les résultats aux tests effectués en septembre semblent inquiétants en région Centre-Val de Loire. Gilles Halbout, le recteur de l'académie Orléans-Tours présente ses idées pour de meilleurs résultats dès l'année prochaine.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Il faut mieux faire. Après la publication des résultats pour les 6ᵉ et 4e le 14 novembre dernier, France 3 a rencontré Gilles Halbout, recteur de l'académie Orléans-Tours. Dans la région, les résultats en mathématiques et français des 6e sont en dessous de la moyenne nationale. Des résultats inférieurs aux attentes du recteur qui décrypte la marche à suivre pour les prochains mois. 

Quel est l'objectif de ces tests ? 

Gilles Halbout : "Il y en a trois. Tout d'abord, cela permet de cerner les difficultés des élèves et de mieux les accompagner pour les équipes enseignantes. Ces évaluations vont permettre de répondre le plus précisément possible aux besoins des élèves [...] Une des grosses difficultés de notre système français, c'est d'avoir des élèves dont le niveau est très hétérogène, une richesse d'un certain point de vue, mais pour l'enseignant, il faut avoir des outils pour mieux et rapidement cibler les difficultés pour personnaliser l'accompagnement. 

Le second objectif est d'avoir des informations précises sur les besoins d'accompagnement des équipes. Pendant longtemps, on a eu des difficultés sur la fluence et les équipes ont beaucoup travaillé là-dessus. Sur le français, on a encore beaucoup de difficulté sur la compréhension donc nous devons accompagner les équipes pour mettre en place des formations et cibler les difficultés dans chaque bassin.

Le troisième niveau concerne le national et permet d'avoir un état des lieux de tous les dispositifs mis en place. Ce que l'on voit aujourd'hui, c'est que l'on arrive à une forme de palier. Il y a eu des améliorations, on a bien rebondi par rapport à d'autres pays sur la crise Covid. 

Comment interpréter les résultats moyens de l'académie ? 

On est un peu en-dessous de la moyenne et la pente n'est pas favorable. J'aurai presque tendance à dire que le décrochage risque de s'accentuer. Contrairement à d'autres territoires à fortes identités régionales où on a fait de l'école et de l'éducation une priorité, on sent que l'on a quand même un territoire, le Centre-Val de Loire, qui se cherche. On sent qu'il y a une forte mobilisation des élus mais ce n'est pas comme la Bretagne par exemple.

Quelles sont les solutions pour remédier à cette baisse de niveau ? 

Ce qui nous pénalise dans la région, c'est que le territoire est très divers. On a deux métropoles (Orléans et Tours), le sud très rural, le nord avec des problématiques un peu proches de la banlieue parisienne. Mener une politique régionale et académique sur un territoire très différent, ça demande beaucoup de discernement et d'adaptation. Il nous faut, plus qu'ailleurs, travailler sur le discernement de l'accompagnement. Les équipes pédagogiques ont besoin, pour bien appréhender ces situations particulières, d'avoir du temps de concertation et de la confiance.

Au-delà, on a décidé de travailler sur plusieurs leviers. Notamment sur l'oralité, ce que l'on voit aujourd'hui est qu'il faut redonner confiance aux élèves. Avec l'oral de français ou le grand oral, c'est une compétence qui n'a pas été assez travaillée.

On doit aussi travailler sur les continuités éducatives, toujours entre les écoles (collège-lycée par exemple) mais aussi écoles et hors école. Multiplier les dispositifs comme "écoles ouvertes, stages de réussites" qui ne sont pas encore institutionnalisés aujourd'hui. 

Partagez-vous l'inquiétude de Gabriel Attal sur les résultats ? 

Oui, il m'a confié avec d'autres collègues une réflexion sur ce sujet. On partage l'analyse et quelques pistes pour améliorer tout ça. On a discuté avec les organisations syndicales, les associations d'enseignants, des experts pour dégager des pistes et le ministre les annoncera dans trois semaines. Au niveau de l'académie, il nous faut un rebond et il faut que ça se voie, je suis assez confiant". 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information