DIAPORAMA PHOTOS. Les trésors bien gardés de la Discothèque de Radio France

Fournisseur officiel de musique pour les antennes de Radio France, la Discothèque a accumulé, au fil du temps, l’une des plus belles collections de livres, partitions, vinyles, CDs d’Europe... Des objets, parfois rares, qui retracent à leur manière l’histoire de la musique.

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Il faut d’abord déplacer les rayons à gros effort de manivelle. Puis se glisser prudemment entre deux rangées. Là seulement, les disques rangés les uns contre les autres s'offrent à nous. Pour dénicher un trésor, il faut parcourir du bout des doigts ces pochettes collées-serrées sur les longues étagères de la Discothèque.

Nous avons eu la chance d'être autorisées à fouiller et à dénicher pour vous, les merveilles qui y sommeillent.Née au lendemain de la 2ème guerre mondiale, la "Disco" entrepose aujourd’hui toute sa collection dans un immense hangar au nord de Paris. Des titres archi-connus en multiples exemplaires, des raretés tombées légitimement dans l’oubli, et d’autres objets incroyablement fascinants... Revue d’effectifs en ordre chronologique.

Les partitions

On en trouve dans tous les formats, de toutes les époques, manuscrites pour certaines, jaunies par le temps pour d’autres. Grâce à la bibliothèque musicale, autre service de la documentation de Radio France, de sublimes et inédites partitions sont conservées au sein du fonds.

La plus ancienne date de 1686… Il s’agit d’une œuvre de Lully, Acis et Galatée, éditée par "le seul imprimeur du roi, Christophe Ballard", comme l'indique l'une des premières pages. 

Autre petit trésor, la partition d’orchestre du Sacre du Printemps signée de la main d’Igor Stravinsky. Elle est au cœur d’un petit livre à la couverture usée par le temps, édité en 1921.

Les cylindres

Ils sont les tout premiers supports musicaux modernes… Ronds et gravés d’imperceptibles sillons, les cylindres ont constitué le premier moyen d’enregistrer et de lire des voix puis de la musique. Né aux Etats-Unis, fabriqué en cire d’abeille, le cylindre a été utilisé entre la fin des années 1890 jusqu’en 1905-1908 environ.

La Discothèque en compte près de 350 dont certains venus de l’autre côté de l’Atlantique et d’autres fabriqués à Paris lorsque Charles Cros et Pathé ont décidé de se lancer eux aussi.

Gramophones et 78 tours

Ils ont révolutionné le disque et aboli le court règne du cylindre vertical. Le Gramophone et son disque épais en gomme laquée ont envahi le marché de la musique sous l’impulsion d’Emile Berliner au tout début du 20ème siècle.

Moins fragile, moins cassant et beaucoup plus facile à ranger, le disque horizontal change la donne.
A la Discothèque de Radio France, on dispose des premiers disques Gramophone. Ils étaient gravés d’un seul côté. L’autre face, elle, servait à apposer le logo de la marque. Les 78 Tours, eux, ont rapidement permis de graver un titre voire deux sur chaque face.
 

La Voix de son maître, le plus célèbre logo de l’industrie musicale

Au beau milieu des dizaines de milliers de 78 tours et autres disques Gramophone, la Discothèque compte certains exemplaires particulièrement anciens et symboliques.

Jusqu’en 1925, pour identifier les disques Gramophone, c’est un ange qui apparaît en guise de logo. Mais par la suite, Emile Berliner opte pour un nouvel emblème, suggéré et peint par l’artiste britannique Francis Barraud : un chien tendant l’oreille vers le pavillon d’un Gramophone.

Cette représentation répond à la commande de Berliner qui exigeait de ce nouveau logo d’incarner la pureté du son de ses disques. Barraud constatant que son chien obéit aussi bien à sa propre voix qu’à celle enregistrée sur disque, il propose de faire de Nipper, son Jack Russel, l’incarnation de la marque.
Ainsi naît « La Voix de son Maître », logo utilisé pendant près de 70 ans. Les disques détenus par la « Disco » témoignent de cette évolution.

La seconde guerre mondiale


En plein essor au début du 20ème siècle, l’industrie du disque se retrouve confrontée à la guerre et notamment à ses pénuries. Dans les collections de la "Disco", un objet incarne le parfait témoignage de cette douloureuse période. Il s’agit d’un disque qui ressemble à tous les autres. A l’exception près que sa galette n’a pas eu droit à de la couleur, juste une impression en noir et blanc.
 

Les 33 et 45 tours

Dans les années 50, place au microsillon ! Le format du disque évolue et la manière dont on le grave également. Pour l’arrivée des 33 tours, beaucoup explorent de nouveaux matériaux pour la fabrication des disques : celluloïd, carton, vinyle. Certains jouent sur la transparence ou sur les formats (carré, étoile, …). Tout devient possible !

Les documents sonores

Parmi les trésors de la Disco, version vinyles, se trouve la collection Folkways, née en 1948 aux Etats-Unis. Cet éditeur se spécialise dans les musiques du monde et musiques traditionnelles. Et pour rassembler de façon la plus exhaustive possible les styles existants, ses membres parcourent le monde pour enregistrer des chants mais aussi des discours et documents sonores.

Ainsi les chants de prisonniers noirs ont fait l’objet d’un disque, tout comme ceux des suffragettes. On trouve également des compilations des discours des grandes voix féministes et militantes de la deuxième partie du 20ème siècle. Des documents précieux enregistrés à une époque où les caméras n’étaient pas toujours braquées sur ces mouvements naissants.Dans le même ordre d’idée, Charles Wolf a élaboré, grâce à des enregistrements personnels, une collection appelée Voix contemporaines. On y retrouve, par exemple, Jean Renoir ou un entretien entre Edith Piaf et Jean Cocteau à l’avant-première de la pièce Le Bel Indifférent (1940). Des documents précieux et inédits.

La censure

Ça ressemble à une petite gommette. Elle est collée sur la galette centrale du disque et on peut y lire, écrit en bleu "Interdite par le comité d’écoute". Voilà la forme qu’a pris la censure pendant de longues années à la Radiodiffusion Française, entre 1945 et la fin des années 60.

Collée aussi bien sur la pochette que sur la galette et sur les fiches d’inventaire, la sanction pouvait même aller jusqu’à rayer le titre du disque au stylo rouge.
Mal chanté, mal joué, licencieux, provocateur, subversif… Nombreux étaient les arguments qui poussaient le Comité d’écoute qui se réunissait chaque semaine à censurer des morceaux.
A la Disco, ces traces restent visibles sur de nombreux vinyles. Fais-moi mal Johnny de Magali Noël ou Chandernagor par Juliette Gréco sont deux exemples parmi d'autres.

Officiellement, la censure a été supprimée à la fin des années 60 mais, selon le contexte international, des titres ont continué de jouer sur la corde sensible de l'actualité internationale. Quand t'es dans le désert, chanté par Patrick Capdevielle, n'a pas eu le droit d'accéder aux ondes en raison de la Guerre du Golfe. Idem pour Miss Maggie, chanson (trop ?) incisive de Renaud sur Margaret Thatcher en 1985 qui a suscité un petit scandale. Ce titre s'est vu privé d'antenne sur France Bleu au lendemain de la mort de la dirigeante britannique. 

Session unik

Autres pépites made in Radio France, des morceaux "live" gravés sur vinyles en 200 exemplaires et vendus une fois par an pour le Disquaire Day. Appelée "Session Unik", cette petite parenthèse musicale consiste à associer des artistes pour un enregistrement exclusif, gravé en direct sur 45 tours depuis les studios
L'occasion de morceaux incroyables et de duos exceptionnels, collectors. Comme Piers Faccini et Ibrahim Maalouf, Hugh Coltman et Camélia Jordana, Moriarty avec Irshad et Nichad Ali Kawa...Et tellement d'autres !  

Les Picture-Discs

C’est un objet de collectionneur… Et ceux conservés par la Disco en feraient pâlir plus d’un. Au milieu des vinyles classiques, certains dénotent. On les appelle les Picture-Discs. Comprenez des disques-images, imprimés, décorés, découpés dans des formes parfois inimaginables. A la Disco, la collection est vaste : Police, Pink Floyd, The Beatles, Disney, …
Des trésors parmi tant d'autres !
 
Découvrez notre série sur la Discothèque de Radio France
En prévision du Printemps de Bourges 2020, nous avons passé deux journées au sein de la Discothèque de Radio France à Paris, présente chaque année pour le festival berruyer. Nous avons réalisé une série d'articles pour faire découvrir ce lieu au plus grand nombre, ainsi que ses missions. 
En raison de la crise sanitaire, le festival est annulé et remplacé par "Le Printemps imaginaire". L'occasion pour nous de vous dévoiler notre travail malgré tout. 
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