Le 7 novembre, les députés ont adopté un projet de loi visant à mieux encadrer les locations de meublés touristiques de type Airbnb. Ce texte a pour objectif de rééquilibrer l’offre de logements saisonniers et de longue durée dans les zones touristiques, en particulier dans des villes comme Amboise, où les meublés touristiques envahissent le marché immobilier.
Trouver un appartement en vente ou en location dans le centre d’Amboise est de plus en plus rare en raison des meublés touristiques qui ont envahi la ville.
Après des mois de débats à l’Assemblée nationale et au Sénat, la loi encadrant les meublés touristiques a été définitivement adoptée le 7 novembre, une étape clé dans la régulation du marché des locations de type Airbnb. Le texte, qui faisait l’objet de discussions depuis avril 2023, a été voté après l’approbation du Sénat mardi. Il a pour ambition de rééquilibrer la part de logements saisonniers et de logements de longue durée dans les territoires les plus touristiques.
Réduire les avantages fiscaux et renforcer les contrôles
L’objectif principal de cette loi est de réduire les avantages fiscaux accordés aux propriétaires de logements destinés à la location touristique et de faciliter le travail des municipalités qui souhaitent réguler cette offre dans leur commune.
Actuellement, les propriétaires de meublés touristiques bénéficient de certains allègements fiscaux qui ne sont pas accordés aux logements classiques, une situation que la loi souhaite corriger.
Dès 2025, les propriétaires qui souhaitent louer leurs biens sur des plateformes comme Airbnb devront s’acquitter de procédures plus strictes, notamment la possession d’un numéro d’enregistrement pour chaque bien mis en location. Les élués disposeront de nouveaux outils pour contrôler ces locations. Cette mesure vise à assurer une meilleure traçabilité des offres de locations touristiques et à garantir qu’elles respectent les règles locales.
Une régulation nécessaire dans des villes comme Amboise
Dans des villes à fort attrait touristique, comme Amboise, la situation du marché immobilier est particulièrement tendue. Les meublés touristiques ont considérablement réduit l’offre de logements à long terme, rendant l’accès au logement plus difficile pour les habitants permanents.
Denis, responsable d’une conciergerie et en charge de la gestion de plusieurs appartements à Amboise, témoigne : "Aujourd’hui je pourrais avoir une vingtaine d'immeubles en plus. Des gens sont encore venus dernièrement me proposer des immeubles complets avec 4 logements."
La ville d’Amboise, par exemple, compte aujourd’hui autant de logements Airbnb que d’hôtels, un phénomène qui accentue la pression sur le marché immobilier local.
Le maire d’Amboise, Brice Ravier (DVG), a salué la loi mais la juge incomplète car Amboise ne figure pas dans les zones tendues. "Nous ne sommes pas totalement dans les critères, alors qu’il y a un véritable impact sur notre territoire. Nous avons créé une centaine de logements ces dernières années, mais la population n’a pas augmenté, ce qui signifie que ces logements ne servent qu’à réguler l’augmentation de l’offre touristique, sans répondre aux besoins des Amboisiens", explique-t-il.
Des critiques sur l’efficacité de la loi face à la crise du logement
Bien que la loi ait été saluée par les autorités locales, elle fait également l’objet de critiques, notamment de la part des représentants des propriétaires immobiliers.
Bernard Mazin, membre de l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers, estime que "la crise du logement est avant tout due à un problème de rentabilité de la location". Selon lui, la régulation fiscale et administrative ne suffira pas à résoudre le problème de l’offre de logement dans les villes touristiques. "Il faudrait simplifier les règles de location et garantir une rentabilité", argue-t-il.
Mais cette loi est-elle suffisante pour mettre fin à la crise du logement ? Non selon Bernard Mazin, membre de l’Union Nationale des Propriétaires immobiliers : " Les causes de la crise du logement viennent du problème de la rentabilité de la location parce qu’il faut quand même qu’il y ait une rentabilité et par une simplification des règles de location."