Le sous-traitant pharmaceutique Delpharm dédie près de 50 millions d'euros pour le développement de chaînes de production de seringues pré-remplies. Des dizaines d'emplois devraient voir le jour à Chambray-lès-Tours en Indre-et-Loire et à Saint-Rémy-sur-Avre en Eure-et-Loir.
Relocaliser et innover. Voilà les deux mots d'ordre répétés à l'envi par le président de la République lors de sa visite en Eure-et-Loir en avril 2021. Emmanuel Macron s'était alors rendu sur le site de l'usine du laboratoire pharmaceutique Delpharm à Saint-Rémy-sur-Avre, où sont produits les doses du vaccin Pfizer-BioNTech.
L'objectif affiché était simple : que la production pharmaceutique revienne en France, avec notamment la relocalisation d'une vingtaine de principes actifs. Dans le Loiret, Axyntis a sauté le pas et souhaite produire à nouveau de l'adrénaline à Pithiviers. Mais Delpharm lui-même veut jouer ses cartes, comme l'a appris L'Usine nouvelle. Le sous-traitant pharmaceutique devrait ainsi investir près de 50 millions d'euros, répartis entre Saint-Rémy, ainsi que le site de Chambray-lès-Tours en Indre-et-Loire.
Innovation avant "des rappels réguliers"
En Touraine, l'entreprise injecte 28 millions d'euros pour la création d'une nouvelle chaîne de production, dont une vingtaine de millions financés par le plan France relance. Des euros pour 1 500 m² supplémentaires, servant à produire des seringues pré-remplies -soit par du vaccin, soit par des traitements médicaux. "La demande est forte", assure Gaëlle Huon de Penanster, la directrice de l'usine.
Notamment pour les vaccins anti-Covid, jusqu'à présent délivré dans des flacons multi-doses, nécessitant une préparation avant injection. Avec une seringue pré-remplie, "c'est un gain de temps pour les personnels hospitaliers ou pour les infirmières, parce que c'est prêt à l'emploi", explique la directrice du site. Déjà répandu chez une majorité de vaccins en circulation, ce mode de production avait été écarté à l'origine pour les anti-Covid "pour aller plus rapidement". Mais, "si demain, il faut des rappels réguliers de Covid, on ira probablement vers des seringues pré-remplies", ajoute-t-elle.
Les mêmes travaux, pour 20 millions d'euros, vont être entrepris à Saint-Rémy-sur-Avre, où BioNTech s'est déjà positionné pour des seringues de vaccin anti-Covid. À Chambray en revanche, Delpharm entretient "des discussions" avec de potentiels géants de la pharmaceutique, sans que de contrats n'aient encore été signés.
40 emplois à la clé
Le sous-traitant prévoit d'embaucher dans un premier temps entre 20 et 40 personnes sur le site de Chambray, en plus des 280 employés déjà présents, et ce avant une future "montée en puissance" dans les années suivantes. Delpharm recherche des techniciens de production, de maintenance, de qualité... ainsi que "des alternants pour pouvoir former, avec possibilité d'emploi ou non", précise Gaëlle Huon de Penanster.
Pour trouver des candidats qualifiés, l'entreprise prévoit déjà l'auto-évaluation des candidats à l'embauche sur leurs besoins en formations, qui pourront être réalisées en interne. Et le Groupe IMT, chargé de formations en santé à Tours, "est prêt aussi à travailler avec nous", ajoute la directrice de l'usine.
Delpharm organise le 9 juin un "job dating" sur son site de Chambray, en banlieue de Tours. Objectif : "que les personnes viennent poser des questions, et même passer des entretiens", promet Gaëlle Huon de Penanster. Rendez-vous est donné entre 10h et 16h.