Près de 6000 masques en tissu fabriqués en trois semaines. Le collectif "Les Couturières masquées du Centre-Val-de-Loire" lancent un nouveau défi. Elles organisent un marathon de fabrication de masques de protection à la salle des fêtes de La Riche en Touraine dans un cadre sanitaire très strict.
Dès le deuxième jour du confinement, Mélanie Bresson, couturière tourangelle, s'est lancée dans la fabrication de masques en tissus pour protéger les gens du Covid-19.
"Au départ, ce sont des amis soignants et des commerçants qui m'ont sollicitée. Puis, quand je suis allée acheter des élastiques au supermarché, la caissière m'a demandé de lui en fabriquer. C'est de là que tout est parti, " raconte Mélanie Bresson, présidente de l'association Artisaloire.
L'entrepreneuse fabrique 300 masques en 3 jours avec son fils de 19 ans chez elle. "Au fur et à mesure qu'on les fabriquait, on les distribuait aux commerçants, aux soignants. Mon téléphone sonnait jour et nuit pour des nouvelles commandes. "
Mélanie Bresson crée alors un groupe sur facebook pour que ses copines couturières confinées lui donnent un coup de main. " On a fabriqué 500 masques en 40 h à 6 dans un petit local à La Riche. Ils ont été distribués aux caissières, aux ambulanciers, aux personnels des ADMR ( aide à domicile en milieu rural) de Saint-Avertin et Ballan Miré, aux commerçants des Halles. On a pensé en priorité à toutes les structures qui étaient démunies. "
Un atelier de 300 m2 à La Riche surnommé l'"Atelier Arc-en-ciel"
Très vite, le nombre de commandes grandit et le nombre de couturières aussi. Alors, le maire de La Riche, Wilfried Schwartz, met à disposition des couturières un local de 300 m2."La plupart des couturières du collectif travaillent chez elles confinées. C'est le mieux. Mais pour tous les volontaires qui n'ont pas de machines, ce local peut accueillir 17 bénévoles en même temps pour fabriquer des masques. Il est ouvert de 10 h à 22h et chacun vient au minimum 2h. "
Un protocole sanitaire strict
Mélanie Bresson a déjà travaillé dans le conditionnement pharmaceutique. "Je connaissais le protocole sanitaire. Je l'ai donc mis en place pour la fabrication des masques dans l'atelier. "Les règles sont très strictes : prise de température à l'entrée puis toutes les 1h30, lavage des mains très régulier, désinfection du matériel (ciseaux par exemple).
"Pour le matériel, les volontaires en apportent peu puisque les machines sont déjà là prêtées par JFA, spécialiste de la machine à coudre à Tours. Ensuite toutes les heures, on désinfecte entièrement l'atelier. Et dès qu'une nouvelle personne arrive, je prends le temps de lui expliquer la contamination croisée. "
Quant aux masques, une fois réalisés ils sont désinfectés et conditionnés avant d'être livrés.
Un marathon de 72 heures
Comme Mélanie Bresson aime bien les défis, elle en a lancé un nouveau : à partir de lundi 6 avril, les couturières volontaires vont se relayer pendant 72 heures non stop jour et nuit de lundi à mercredi pour fabriquer encore plus de masques." L'idée est de stimuler les équipes avec un défi un peu sportif. Toutes les heures, la salle sera désinfectée. Il y aura un animateur de Zumba pour mettre un peu d'ambiance."
Les volontaires peuvent s'inscrire sur un Framadate selon leurs disponibités. "Si on arrive à remplir toutes les cases horaires, alors on se lance. "
Reportage à La Riche en Indre-et-Loire ce lundi 6 avril, premier jour du marathon par Jean-Philippe Elem, Luc Perot et Céline Girardeau :
Les intervenants :
- Mélanie Bresson, créatrice du groupe des Couturières Masquées du centre Val de Loire
- Mélanie Guellierc, couturière bénévole