Depuis le mois d'octobre, restaurants et bars gardent portes closes. Sans perspective de réouverture, la présidente de l'UMIH d'Indre-et-Loire craint de manquer d'effectifs pendant les prochaines années.
Les nouvelles se veulent pour l'heure rassurantes. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, annonçait ce mercredi 24 mars que les bars, restaurants et autres lieux recevant du public pourraient "rouvrir progressivement sans avoir recours à un pass sanitaire". Lorsque la mi-juin est évoquée, il pense que, d'ici là, nous serons "sortis de la vague et donc qu'on sera en capacité de rouvrir déjà un certain nombre de lieux".
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— Var-matin (@Var_Matin) March 25, 2021
Sabine Ferrand, la présidente de l'UMIH d'Indre-et-Loire, espère qu'elle sera effective avant juin. "Cela nous permettrait de travailler plus que l'année dernière. Encore quelques semaines de patience. Nous sommes optimistes : nous ferons une saison et les clients seront là". Comme beaucoup de français, elle entend fréquemment des personnes "qui veulent retourner prendre un café en terrasse et manger dans un bon restaurant". Mais une crainte subsiste : y'aura-t-il suffisamment de main d'oeuvre en 2021 et dans les années à venir ?
Réconcilier jeunes, saisonniers et personnes en reconversion avec la profession
Apprentis, étudiants ou lycéens en établissement hôtelier, la génération 2020-2021 a été privée de nombreux mois de stages en première et deuxième année. "Il leur manquera des compétences de terrain" déplore la représentante syndicale. La profession a donc réclamé au gouvernement que seul l'examen théorique se déroule en mai et juin prochain et que la pratique ne soit validée "qu'après six mois de stage".
Par ailleurs, la saisie des voeux sur Parcoursup ne se termine que le 8 avril prochain, mais la tendance se fait déjà ressentir. "On a très bien rempli nos classes l'année dernière alors qu'aujourd'hui, nous avons beaucoup moins de touches. Ca commence à nous affoler. Si on ne réagit pas, on risque d'avoir une année blanche et de manquer de main d'oeuvre d'ici deux ans".
Cette peur est aussi constatée chez les saisonniers ou les personnes en reconversion profesionnelle. Sans perspective de réouverture, Pôle Emploi voit que les potentiels intéressés par les métiers de la restauration et l'hôtellerie se tournent davantage vers d'autres secteurs, comme l'agriculture. A contre coeur, Sabine Ferrand explique que "malheureusement, à l'heure qu'il est, les restaurateurs ne peuvent faire que des promesses d'embauche".
On essaye de les rassurer en leur disant qu'on va redémarrer en force. Nos métiers ne sont pas perdus.
Des problèmes de recrutements depuis 2018
La filière rencontrait déjà des problèmes de recrutement depuis 2018. Un comité de développement, appelé "A table pour l'emploi", avait alors été mis en place pour rétablir la vérité sur les conditions de travail propres au milieu. "On s'est aperçus qu'on avait une image déplorable, que ce soit auprès des salariés ou non. On a eu écho de plusieurs clichés, comme celui qui dit qu'on ne paye pas les heures par exemple. On veut casser ces préjugés". Qui plus est, les familles ne sont pas rassurées à l'idée d'inscrire leur enfant dans une filière qui, aujourd'hui, n'a aucune visibilité. "Les réouvertures tardent, mais nos métiers redémarreront tambour battant" assure Sabine Ferrand.
Pour réconcilier les citoyens avec la profession, le secteur a recours à divers outils de promotion, comme des livrets en réalité augmentée ou encore un "triporteur de l'orientation", normalement présent dans les salons de l'enseignement supérieur à partir de septembre. "C'est un petit clin d'oeil à la région et son projet de Loire à vélo". En Centre-Val de Loire, la restauration est le troisième secteur le plus pourvoyeur d'emploi.
Covid-19 : combien y a-t-il de clusters dans les bars et restaurants ? https://t.co/3wqMF6znes pic.twitter.com/bFnEG0tkU7
— CheckNews (@CheckNewsfr) October 9, 2020