Des centaines d'habitations ont été affectées par les inondations qui ont frappé le Centre-Val de Loire depuis le 29 mars, dans l'Indre et en Indre-et-Loire. Pour les sinistrés, après la constatation des dégâts, vient le moment des démarches pour l'assurance habitation et auto.
Rien qu'en Indre-et-Loire, 562 personnes ont dû être évacuées préventivement face au risque d'inondation, depuis le début de l'épisode de crue vendredi 29 mars. Toutes n'ont pas vu leur habitation endommagée. Mais pour beaucoup, alors que la décrue s'amorce et que la vigilance rouge est levée sur la vallée de la Vienne, est venu le moment de constater les dégâts.
Comme à Bélâbre, dans l'Indre, où l'eau de l'Anglin est montée à 1 mètre 50 dans certaines maisons. Le mobilier est pourri, les murs sont gorgés d'eau, les circuits électriques sont à plat. Se pose alors la question de l'assurance, et des indemnisations après le sinistre.
Sans arrêté, pas d'indemnisation
Sauf que les indemnisations n'arriveront pas en un claquement de doigts. En cas d'inondation, seul un arrêté de reconnaissance de catastrophe naturelle peut permettre de débloquer des fonds pour les sinistrés. Et encore, à l'unique condition que le sinistré ait souscrit à une assurance (habitation ou auto) multirisques, avec garantie dommages, ou d'avoir pris une souscription spéciale qui inclut les dégâts dus aux catastrophes naturelles. À noter que les espaces extérieurs, jardins et autres plantations, sont généralement exclus de ces garanties.
À la demande du Président de la République, nous lançons dès à présent la procédure accélérée de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle suite aux crues survenues dans la Vienne, en Haute-Vienne et en Indre-et-Loire. L’Etat se tient aux côtés des élus et des habitants…
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 31, 2024
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a d'ailleurs promis le lancement d'une "procédure accélérée de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle suite aux crues survenues dans la Vienne, en Haute-Vienne et en Indre-et-Loire". Le ministre n'a en revanche rien précisé pour l'Indre.
Rassembler les preuves
En attendant l'arrêté, la première mesure à prendre reste d'empêcher toute aggravation du sinistre, en mettant les meubles au sec par exemple. Il est ensuite conseillé de directement se signaler à son assureur et de réaliser une déclaration de sinistre. Il est important de prendre immédiatement des photos des dégâts, et de ne surtout rien jeter des équipements endommagés. Autant de preuves utiles au moment de l'indemnisation. "Regroupez toutes les factures des biens endommagés, elles pourront vous être demandées", explique sur son site internet l'association Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV).
Lorsque l'arrêté de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle sera paru, commencera le compte à rebours : si ce n'est pas déjà fait, la victime de la crue disposera alors de 30 jours pour déclarer le sinistre à son assureur. La déclaration doit être envoyée par lettre recommandée, de préférence avec accusé de réception, indique le site service-public.fr.
Dans quels délais ?
L'indemnisation ne concernera que les biens couverts par le contrat, après évaluation des dégâts par l'assurance. Une franchise de 380 euros est appliquée aux habitations et autres biens à usage non professionnel.
Selon France Assureurs, l'assurance dispose d'un mois, après réception de la déclaration de sinistre, pour saisir un expert et informer le sinistré des modalités d'application du contrat. Puis d'un mois supplémentaire pour faire une proposition d'indemnisation, une fois le rapport d'expertise remis. Dès que le sinistré aura accepté la proposition, l'assurance devra verser les indemnisations avant trois semaines.