Irrigation : La gestion de crise de la sécheresse inadaptée à la situation selon les défenseurs de l'environnement

L'Indre et Loire a réuni cet été un comité de crise pour gérer l'arrété préfectoral de limitation des prélèvements d'eau. Une gestion par les pouvoirs publics de la ressource en eau dans l'urgence dénoncée par la Société d'Etude de Protection et d'Aménagement de la Nature en Touraine (SEPANT).

L'association de défense de l'environnement, la SEPANT, exprime sa désapprobation de voir depuis plusieurs années, la sécheresse endémique gérée comme une crise ponctuelle.
Avec la mise en place d'un comité sécheresse dans chaque département, l'Indre et Loire n'a pas échappé cette année encore à un arrêté préfectoral limitant tardivement les prélèvements d'eau.
Une réponse l'été, d'une situation parfaitement prévisible dés la période hivernale (météo des nappes BRGM),  qui d'après la SEPANT, se fait au bénéfice des agriculteurs-irriguants qui n'ont pas à gérer la ressource en eau avant la publication de l'arrêté.

Pour Gilles Deguet, de la Sepant, "comme on sait dés l'hiver qu'on a une recharge insufisante des nappes, on devrait être capable de dire, il y a un risque de sécheresse, et prendre dés le printemps les mesures de bonne gestion commune de l'eau". La limitation des pompages, quand les cours d'eau sont au plus bas l'été, est inadaptée pour ce connaisseur des enjeux du cycle de l'eau "C'est trop tard ! si on limitait comme nécessaire, les pompages en début de saison, les agriculteurs-irriguants ne pourraient pas cultiver des plantes gourmandes en eau, comme le maïs, alors qu'avec une limitation aprés leur récolte, certes ça ne dérange pas les irriguants, mais le milieu aquatique, faunes et flores, trinque quand même du manque d'eau, idem pour l'eau potable. Cette gestion par crise fait que l'on intervient trop tard, brutalement et de façon inégalitaire".


L'autre élément évoqué par les écologistes contre la gestion de crise de la ressource en eau est en lien avec le réchauffement climatique. La sécheresse revenant tous les ans, on est plus dans une crise de l'eau ponctuelle. Gilles Deguet ajoute "il faut avoir une réflexion tout de suite sur les restrictions d'usage. Il faut revoir complétement la gestion des besoins en eau et comment on s'adapte aux changements climatiques puisque l'eau n'arrivera plus de la même manière".

La SEPANT demande que les mesures de préservation des ressources en eau soient appliquées sur toute l'année et non pas au moment de la crise.

Pour les défenseurs de l'environnement le subventionnement de constructions de barrages colinaires ou de bassines pour l'irrigation agricole seraient une mauvaise réponse 
 

Explication en video avec Gilles Deguet de la SEPANT




 
Quelques chifres sur l’irrigation en Indre-et-Loire


En Indre-et-Loire, seulement 12% des exploitations peuvent irriguer. Les surfaces irriguées
ne représentent que 2 à 3% de la surface agricole utilisée (SAU) et sont composées à 60%
par des cultures de maïs. Quand on sait que l’irrigation de cette culture permet d’accroître
les rendements de l’ordre de 30 quintaux/hectare, nous pouvons afrmer que l’aide à
l’irrigation du maïs conduit à une grave distorsion de concurrence entre les agriculteurs,
et ce, au proft des grosses exploitations céréalières ayant les moyens d’irriguer. Par
ailleurs, le modèle de culture du maïs irrigué est souvent bien éloigné des standards de
l’agriculture biologique.
Si la culture du maïs peut se faire sans irrigation, certains types de culture comme le
maraîchage sont très dépendants de l’eau.

Sources : Agreste Centre Val de Loire, Mémento de la statistique agricole, 2018.
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