La piscine naturelle du lac des Bretonnières sera fermée tout l'été, pour cause de risque sanitaire pour les baigneurs. Multiplié par 4 en une semaine, le taux de cyanobactéries ne fait qu'augmenter.
Le ciel est bleu autour du lac des Bretonnières, des familles sortent leurs parasols, la chaleur est bel et bien là. Le site est idéalement placé, au cœur de la ville de Joué-lès-Tours. Si les bouées sont de sortie, elles demeurent sur la plage. "On avait tout apporté. Je suis déçu, la petite ne pourra pas se baigner, c’est vraiment dommage" regrette Thimothée, le papa de Mia.
Juste alimenté par la pluie, ce lac artificiel réunit toutes les conditions pour que les bactéries prolifèrent. Les Tourangeaux et les Jocondiens ne pourront pas s'y baigner cet été. Le taux de cyanobactéries menace. Certains sont dépités, ils avaient pour habitude de venir se prélasser au soleil, gratuitement depuis des années et de s'y tremper. Nostalgique, Léandre, un jeune homme d'une vingtaine d'années, raconte : "Quand je viens ici, cela me rappelle beaucoup de bons moments passés avec mes copains. On se retrouvait quand il y avait des canicules, c'est gratuit et vraiment sympa comme endroit."
Malheureusement à Joué-lès-Tours, la trempette est interdite depuis trois ans (en 2020 pour cause de Covid et depuis deux ans en raison des bactéries). Selon la mairie, "C'est une mesure préventive pour écarter tout risque, on a vraiment pris cette décision à contrecœur car nous sommes responsables."
Les cyanobactéries, ces petites algues invisibles à l'œil nu peuvent provoquer des troubles digestifs ou nerveux si on en ingurgite. Elles peuvent même faire mourir les animaux.
Assise au bord du lac, Evelyne range son panier pique-nique. Avec une pointe d'agacement dans la voix, elle s'insurge contre le manque d’investissement : " En 2022, on devrait avoir les moyens de nettoyer les choses correctement. » À côté d'elle, son amie Nicole surenchérit : "Les sous, ils savent bien les mettre ailleurs, alors que là, c'est impératif pour les enfants pendant deux mois et demi. Cela me révolte !"
Valérie Turot, première adjointe de la ville de Joué-lès-Tours sait que le lieu est très fréquenté. Elle comprend la colère des baigneurs.
Pour le moment, il n'y a pas de solution miracle, il existe seulement une technique à base d'ultra-sons pour lutter contre ces bactéries. Nous sommes en pleine réflexion et nous espérons bien trouver un moyen pour que cela soit résolu pour l'été prochain.
Valérie Turot, première adjointe de la ville de Joué-lès-Tours
Installée en 2008, la piscine naturelle des Bretonnières a été conçue pour une durée de vie de 10 ans. Elle nécessite également des travaux. La municipalité, a-t-elle le souhait de les faire ?
"Nous faisons un état des lieux pour voir s'il faut la réparer ou non. Nous n'allons pas faire des travaux alors que nous ne pouvons pas l'utiliser. Nous avons un devis de réparation qui s'élève à 85 000 euros, mais nous aimerions qu'on soulève la piscine pour voir ce qui se passe en dessous et se poser la question : faut-il en construire une autre ? Nous sommes au tout début d'une réflexion." affirme Valérie Turot.
Le site reste accessible pour le plus grand plaisir des pêcheurs et des joggeurs. Les animations sont maintenues autour du lac tout l'été. En attendant que les taux de ces micro-organismes réduisent durablement, i est préférable d'aller se baigner sur l'île de la Métairie, à Tours.