Le fabricant de pneus Michelin a inauguré, mardi 3 octobre, son site industriel rénové de Joué-lès-Tours, où il a investi 40 millions d'euros depuis l'arrêt de l'activité pneumatiques poids-lourds en 2013 qui avait entraîné la suppression de 906 postes.
Sur ces 40 millions -"hors plan social" a précisé à l'AFP Rémi de Verdilhac, directeur de Michelin France-, le géant mondial a consacré 13 millions à la dépollution et à la mise à nu de 24 hectares en zone industrielle, où il cherche à implanter d'autres entreprises via sa filiale Michelin développement.
Une vingtaine de millions d'euros ont permis le réaménagement du site à Joué-lès-Tours. Une nouvelle chaufferie fonctionne depuis décembre 2016 et a nécessité 3,5 millions d'euros d'investissement.
"Cette étape tourne la page d'un épisode douloureux", a estimé Rémi de Verdilhac, directeur de Michelin France. L'équipementier a transformé le site en conservant deux ateliers de production, l'un dans les membranes, l'autre dans les tissus textiles et métalliques, qui servent à outiller les presses de pneumatiques.
Deux cents salariés travaillent dans cette usine qui fournit aux autres sites du groupe des gammes tourisme, utilitaires, deux-roues, agricole, aérien et poids-lourds dans toute l'Europe.
Des salariés en colère
A l'appel des syndicats SUD et CGT, une cinquantaine d'ouvriers ont débrayé et manifesté devant l'usine mardi matin afin de dénoncer un nouvel emploi du temps sur sept jours au lieu de six, sans toutefois perturber l'inauguration. "Il y a des volontaires pour travailler en équipe de fin de semaine, mais notre direction tente de passer en force sur ses propositions. Ce n'est pas admissible", a déploré Patrice Fouineau, délégué syndical CGT.
Michelin avait annoncé en juin 2013 l'arrêt de la production de pneumatiques poids-lourds à Joué-lès-Tours, et le transfert de l'activité vers d'autres sites, dont La Roche-sur-Yon (Vendée). Le plan de sauvegarde de l'emploi concernait 906 salariés, "six n'ont pas trouvé de solution", selon Rémi de Verdilhac.