Joël Le Scouarnec a été reconnu coupable d'agressions sexuelles et de viols sur quatre mineures, dont trois à Loches où il a exercé en tant que chirurgien gastrique. Un soulagement pour ses victimes, dont certaines ont été agressées dans les années 90.
Le verdict est donc tombé jeudi 3 décembre, dans la soirée, après quatre heures de délibération au palais de justice de Saintes. Joël Le Scouarnec, l'ancien chirurgien jugé dans le premier volet d'une vaste affaire de pédophilie, a été condamné pour viols et agressions sexuelles sur quatre jeunes filles, dont trois avaient été agressées alors qu'il officiait à Loches, dans l'Indre-et-Loire.
"J'ai vu cette femme sourire, pour la première fois depuis des mois"
Le procès avait débuté lundi 30 novembre à huis clos. Il concernait quatre victimes, mineures à l'époque des faits. Il s'agissait de sa petite voisine de Jonzac, mais aussi de deux nièces et d'une patiente de l'hôpital de Loches. Selon nos confrères de Franceinfo, la cour a aussi ordonné "un suivi socio-judiciaire de trois ans et une injonction de soins. L'avocat général avait requis 15 ans de prison et 10 ans de suivi socio-judiciaire".Pour les clientes de Me Francesca Satta, avocate d'une vingtaine de victimes sur les deux volets que compte l'affaire, cette condamnation sonne comme "un réel soulagement". Avec une pensée pour la mère de la jeune voisine de Jonzac, dernière victime en date du prédateur. "J'ai vu cette femme enfin sourire, pour la première fois depuis des mois."
Une seconde procédure avec au moins 312 victimes potentielles
Pour les autres victimes aussi "ça a été très émouvant" poursuit Me Satta. "C'était très difficile pour elles de témoigner à la barre, avec leur bourreau juste à côté." Un homme qui, selon l'avocate, n'a pas fait preuve d'émotion ou d'empathie envers ses victimes, lors de leur témoignage, ou lors de la diffusion dans la salle d'audiences des images pédopornographiques contenues sur son ordinateur. Tout juste s'est-il montré, lui aussi "soulagé d'être sorti de cette spirale dans laquelle il s'était enfermé".Après la découverte de carnets où l'ancien chirurgien notait avec précision les actes commis avec chaque enfant, plus de 300 victimes potentielles avaient été recensées. C'est dans cette seconde procédure que Joël Le Scouarnec est à nouveau mis en examen, cette fois à Lorient, pour viols et agressions sexuelles sur 312 personnes mineures. Là encore, Me Satta représente une vingtaine de victimes, dont certaines auraient été agressées alors que le chirurgien exerçait en Indre-et-Loire.