Elle n'est pas encore en première ligne, en tout cas pas encore mais la Nouvelle Clinique de Tours est, selon le Responsable de la cellule Covid-19, Eric Hazouard prête à accueillir et soigner des patients atteints du Covid-19.
Éric Hazouard est toujours d'humeur égale en tout cas par téléphone. Malgré la période et le quotidien très perturbés, il dit simplement qu'il n'a pas plus de travail :"c'est juste différent, il faut s'adapter".
Alors quand on lui pose la question de savoir si l'établissement a déjà accueilli un patient Covid-19 depuis le début de la crise, pas question d'y répondre sans avoir précisé le cadre : selon le schéma national de prise en charge établi par la Direction Générale de la Santé (DGS) en étroite collaboration avec l'Agence Régionale de Santé, les cliniques de Tours comme toutes les autres cliniques de l'Orléanais sont en deuxième ligne. Elles devront accueillir des patients atteints du Covid-19 à partir du moment où les hopîtaux ne pourront plus suivre et que la DGS l'aura décidé. Les hôpitaux dit "périphériques" comme Blois, Châteauroux, Châteaudun poursuivront les actes de médecine courante.
Il y a au total et à la date du vendredi 20 mars, une centaine de lits diponibles dans les services de réanimation de l'agglomération tourangelle et donc pour le département d'Indre-et-Loire : 70 au CHRU de Tours sur les sites Bretonneau et Trousseau, 26 à la Nouvelle Clinique de Tours à Saint-Cyr-sur-Loire et une petite dizaine au Pôle Santé Lénoard de Vinci à Chambray-lès-Tours.
Pour que le système de prise en charge soit efficace, il doit être avant tout bien coordonné. C'est essentiel et il faut donc être prêt à appliquer les directives et le circuit d'urgence du parcours du patient, précise Eric Hazouard président également de la CME, la Commission Médicale d'Etablissement, à la Nouvelle Clinique de Tours. Le dispositif a été mis en place le 13 mars dernier après l'avoir fait valider fin février par l'ARS et la DGS en précisant le nombre de lits disponibles en réanimation. Il avait été bien sûr testé en amont puis validé et accrédité par la tutelle médicale.
Il faut également assurer le maintien des activités chirugicales et médicales d'urgences courantes pour les autres patients qui pourraient avoir "une perte de chance" s'ils n'étaient pas pris en charge sur le site.
Ce "plan blanc" nécessite également et surtout de mettre en place un protocole de sécurité du personnel (arrêt du self, protections, cellule de crise en audioconférence) et de nouvelles organisations en interne. Un système dans lequel les équipes sont dissociées au cas où l'une d'entres elles serait contaminée. "Nous sommes prêts à passer au stade 2 même si pour l'instant le département est relativement épargné" ajoute Eric Hazouard.
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— CHRUTOURS (@CHRU_Tours) March 16, 2020
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Mais d'ores et déjà, il y a une unité intermédiaire : 8 lits dans lesquels on attend de savoir si les patients suspects sont positifs au Covid- 19. Si c'est non, ils sont pris en charge normalement, si c'est oui le patient est transporté au CHRU de Tours et l'équipe ici est mis en quatorzaine. Sur notre site, la NCT+ à Saint-Cyr-sur-Loire, la capacité d'accueil au sein du service de réanimation est de 10 lits à ce jour mais ont peut passer à 26 si le stade 2 était enclenché début de semaine prochaine. Et nous avons plus respirateurs que de lits, une quarantaine pour permettre de désinfecter et d'assurer le roulement.
L'objectif est clairement d'étaler dans le nombre de malades graves. Le système en France est robuste mais il dépend clairement du dévouement du personnel soignant. Après si on doit commencer à trier les patients parce qu'ils sont trop nombreux, ce sera différent.
Selon l'ARS, le pic de l'épidémie en Région Centre Val de Loire pourrait et devrait être atteint début de semaine 13 (du 23 au 29 mars) grâce aux mesures de confinement.
Je n'ai aucun doute pour faire face à une éventuelle vague, aucun doute sur la capacité hospitalière et privée dans le département d'Indre-et-Loire. Il y a une solidarité des professionnels entre eux, même si au quotidien, ils ne travaillent pas directement ensemble. Et les praticiens du privé sont prêts à collaborer en complémentarité et subsidiarité avec le secteur public qui reste l'autorité compétente pour faire face à cette crise sanitaire.