Pêche en Loire et confinement : nouvel acte de vandalisme contre un pêcheur professionnel à Rochecorbon

Un pêcheur professionnel de Loire retrouve son bateau coulé avec 26 trous dans la coque. Un acte de vandalisme commis au début du confinement, lorsque la pêche de loisir a été interdite. Ces dernières années, 5 bateaux de professionnels ont ainsi été sabotés.

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Au tout début du confinement, le 18 mars 2020, le pêcheur professionnel Thierry Bouvet installé à Rochecorbon (Indre-et-Loire) depuis 2014, a constaté la disparition de son bateau.

Cet outil de travail, disparu avec moteur et filet, sera finalement retrouvé en amont du pont Mirabeau à Tours fin avril. 

La découverte de 26 trous dans la coque au moment de sortir l'embarcation de l'eau ne laisse aucun doute sur la volonté de nuire des auteurs de cet acte de vandalisme.

Une plainte a été déposée à la gendarmerie, tandis qu'un acte de vandalisme similaire a touché un autre pêcheur professionnel à Blois au même moment.

L'association des pêcheurs professionnels du bassin Loire-Bretagne fait le lien entre ces destructions volontaires et le fait que certains pêcheurs à la ligne de loisir en eau douce "ne supportent pas d'être confinés et relancent une campagne de menaces, allant jusqu'aux menaces de mort, appel au meurtre et à la destruction de bateaux".

Dr Philippe BOISNEAU - Pêcheur professionnel publié par france3centre
Un lien entre l'arrêt de la pêche amateur au moment du confinement et la destruction de son bateau, que fait également Thierry Bouvet :

"Les milliers de pécheurs amateurs ont fait face à l'arrêt de la pêche loisir, mais manifestement, il y a un groupuscule qui a fait sa petite expédition punitive pour se venger de cette situation, c'est mon hypothèse. Ma plainte s'accumule à d'autres. Un jour, tous ces actes délictueux ne resteront pas impunis".
On compte en effet 4 destructions de bateaux de pêcheurs professionnels ces dernières années, mais aussi des sabotages de moteurs, de nasses ou de filets, à chaque fois sur fond de querelle entre amateurs et professionnels.
Dans ce cas, la disparition du bateau tombait au plus mauvais moment, alors qu'il fallait alimenter la chaîne alimentaire locale : "Vraisemblablement, le confinement avec l'interdiction de la pêche loisir, ça a dû agacer. Nous, pêcheurs professionnels, il ne faut pas oublier que l'on a la fonction de nourrir des hommes.(..) Pour moi, c'est la perte de l'outil de travail, avec le bateau, le moteur et un filet dérivant au moment où, nous les pêcheurs professionnels, on a pour mission de livrer des produits alimentaires de proximité comme le silure, le mulet, les aloses... abondants et disponibles en cette période de coronavirus." 

"L'impératif, c'était de réduire les mouvements
(la pêche amateur NDLR) tout en préservant la ressource "alimentation" (pêche professionnelle NDLR).

Je comprends que ce soit agaçant, mais ce n'est pas une raison pour se comporter en vandale en commettant un délit.

Fort heureusement, le prêt d'un bateau, et maintenant la réparation du bateau sabordé, n'ont pas empêché la poursuite de l'activité. "Le coup est rude, mais le bateau va repartir. La Loire est un bien public et partagé, on y a notre place, je ne me laisserai pas chasser de ce territoire. J'ai bien l'intention de vivre de ma pêche dans la durée."

Ce que l'on peut entendre sur les "réseaux associaux", c'est qu'on pille le fleuve, que l'on n’est pas respectueux du fleuve, qu'on ne pense qu'à faire du business, on serait subventionnés... tout ça est faux ! Mais on sent bien que le dialogue est impossible avec quelques excités.

La tension entre pêcheurs amateurs et professionnels n'est pas nouvelle : Ce n'est pas du pillage la pêche professionnelle en Loire. On est des paysans du fleuve, on veut y vivre longtemps dans le respect de la Loire".

Loin de se décourager, Thierry Bouvet, fort du soutien de nombreux passionnés de la Loire, reste décidé à poursuivre et transmettre son activité : "Le message est clair : on veut notre mort et notre disparition ! Ce vandalisme est sans équivoque. Mais le fleuve Loire est merveilleux, on veut le partager, le pratiquer, le faire connaître et on peut y vivre ensemble ; en tant que pêcheur professionnel, j'y suis légitime".
 
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