Un pêcheur professionnel de Loire retrouve son bateau coulé avec 26 trous dans la coque. Un acte de vandalisme commis au début du confinement, lorsque la pêche de loisir a été interdite. Ces dernières années, 5 bateaux de professionnels ont ainsi été sabotés.
Au tout début du confinement, le 18 mars 2020, le pêcheur professionnel Thierry Bouvet installé à Rochecorbon (Indre-et-Loire) depuis 2014, a constaté la disparition de son bateau.
Cet outil de travail, disparu avec moteur et filet, sera finalement retrouvé en amont du pont Mirabeau à Tours fin avril.
Une plainte a été déposée à la gendarmerie, tandis qu'un acte de vandalisme similaire a touché un autre pêcheur professionnel à Blois au même moment.
L'association des pêcheurs professionnels du bassin Loire-Bretagne fait le lien entre ces destructions volontaires et le fait que certains pêcheurs à la ligne de loisir en eau douce "ne supportent pas d'être confinés et relancent une campagne de menaces, allant jusqu'aux menaces de mort, appel au meurtre et à la destruction de bateaux".Un lien entre l'arrêt de la pêche amateur au moment du confinement et la destruction de son bateau, que fait également Thierry Bouvet :
"Les milliers de pécheurs amateurs ont fait face à l'arrêt de la pêche loisir, mais manifestement, il y a un groupuscule qui a fait sa petite expédition punitive pour se venger de cette situation, c'est mon hypothèse. Ma plainte s'accumule à d'autres. Un jour, tous ces actes délictueux ne resteront pas impunis".
"L'impératif, c'était de réduire les mouvements (la pêche amateur NDLR) tout en préservant la ressource "alimentation" (pêche professionnelle NDLR).
Je comprends que ce soit agaçant, mais ce n'est pas une raison pour se comporter en vandale en commettant un délit.
Ce que l'on peut entendre sur les "réseaux associaux", c'est qu'on pille le fleuve, que l'on n’est pas respectueux du fleuve, qu'on ne pense qu'à faire du business, on serait subventionnés... tout ça est faux ! Mais on sent bien que le dialogue est impossible avec quelques excités.
La tension entre pêcheurs amateurs et professionnels n'est pas nouvelle : Ce n'est pas du pillage la pêche professionnelle en Loire. On est des paysans du fleuve, on veut y vivre longtemps dans le respect de la Loire".
Loin de se décourager, Thierry Bouvet, fort du soutien de nombreux passionnés de la Loire, reste décidé à poursuivre et transmettre son activité : "Le message est clair : on veut notre mort et notre disparition ! Ce vandalisme est sans équivoque. Mais le fleuve Loire est merveilleux, on veut le partager, le pratiquer, le faire connaître et on peut y vivre ensemble ; en tant que pêcheur professionnel, j'y suis légitime".