Pendant une trentaine d’années au moins, les collectionneurs du monde se sont arrachés ses poupées. Après cette vie trépidante, Malou Ancelin s’est retirée à Verneuil-sur-Indre (Indre-et-Loire), pour se consacrer à sculpture et à la peinture.
"C’est une vie de travail. J’ai fait des poupées pour des collectionneurs et ensuite pour l’édition, l’entreprise Corolle. L’entreprise était basée à Langeais. J’ai fait une série de 4 poupées."
Des poupées plus vraies que nature et intemporelles
"J’ai fait des visages qui ressemblaient vraiment à des visages d’enfants. Des tirages en résine, gainés de cuir, une peau d’agneau. Des yeux en verre soufflé. Des perruques soit en cheveux naturels soit en mohair."
"J’ai travaillé par petites séries. Numérotées pour les collectionneurs et chaque poupée avait un prénom. C’était un travail difficile."
Je suis autodidacte. Je n’ai fait aucune école d’art. Donc, j’ai beaucoup travaillé pour apprendre.
"Techniquement parlant, ces poupées étaient complexes à faire.
C’était un travail de longue haleine. Je suis une besogneuse donc ça me convenait bien…"
Pour ne pas se répéter et tourner en rond, Malou Ancelin opère un virage à 180 degrés.
"Comme je faisais déjà du modelage, j’ai continué en travaillant la sculpture modelée. J’ai travaillé un matériau très particulier qui est la pâte à papier…"
"Je collecte en marchant tout ce que je trouve"
Malou Ancelin vit en symbiose avec la nature et aime faire de grandes ballades en forêt. C’est une source d’inspiration inépuisable. Durant ces grandes marches "je collecte dans mon sac à dos, tout ce que je trouve. Des morceaux de bois, des plumes, des pierres.. C’est tout ça qui m’inspire".
Malou Ancelin se laisse guider dans ses créations et ses personnages.
Elle se laisse porter. C’est quand tout est terminé que le lien se dégage et s’impose. Elle travaille d’instinct. Par touches successives.
"Il y a un petit fil d’or qui relie tout ce que je peux faire. J’ai beaucoup expérimenté. Je ne travaille pas de manière conventionnelle parce que je n’ai pas appris tout simplement. Et j’ai toujours, tout essayé.
Je travaille d’une manière ou je tâtonne beaucoup. Je rature beaucoup. Ça me va vraiment bien de travailler comme cela. Il y a quelque chose qui est juste à un moment donné. Pour moi en tout cas…"
Le reportage réalisé :