"On est contents de l'avoir tous les 6 en même temps", à Tours, une famille entière touchée par le Covid-19

Camille est une mère de famille optimiste et toujours souriante. Mais il y a 12 jours, quand son mari médecin urgentiste a ramené le virus à la maison, elle n'aurait peut-être pas tenu le même discours. Depuis, ils sont tous tombés malades et les plus âgés sont les plus fatigués.

Cette famille tourangelle est, comme toutes les autres: confinée chez elle. Dans un appartement, à Tours. A la différence près que les 6 membres de cette famille, les 2 parents et les 4 enfants, ont tous attrapé les uns après les autres ce fichu virus, le covid-19. Une situation prévisible : les deux parents sont praticiens. Ils se savaient donc plus exposés.
 

  • Quand et comment avez-vous appris la nouvelle ?
Mon mari est médecin urgentiste. Il y a 12 jours, il a commencé à avoir mal au ventre et à la tête. Tout de suite il m'a dit :

J'ai été confronté à des patients covid-19, donc je l'ai sûrement attrapé.

Il s'est ensuite fait dépisté au CHU Bretonneau le 29 mars. Plusieurs heures après, le verdict tombe. À partir de là, il s'est mis de lui même en quarantaine, isolé dans une chambre avec sa salle de bain et ses propres toilettes. Mais avec nos quatre enfants, ce n'est pas évident. Et puis moi, je devais aller aussi travailler au cabinet médical. Je me suis finalement arrangée avec mes associés.

C'était mieux ainsi car finalement, mes deux ainés et moi avons compris que nous l'avions aussi quelques jours après. On ne sait pas comment mais l'hypothèse la plus vraisemblable, selon nous, serait qu'on l'aurait attrapé au contact des surfaces. Pourtant Thomas, mon mari, désinfectait systématiquement tout ce qu'il touchait. On le sait, ce virus est très contagieux.
 
  • Et les enfants, les deux plus petits ?
Maxence et Géraud sont les plus asymptomatiques. Ils n'exprimaient rien. Ils n'ont rien ressenti ou presque. Mais nous, en tant que médecins, on a compris qu'ils avaient le virus. Quelques petites douleurs, des courbatures, mais pas beaucoup plus. Ce sont vraiment les plus grands, les plus âgés, qui sont les plus symptomatiques. Ils sont fatigués, ils ont des maux de tête et un peu de fièvre. 38,5°C maximum.

Thomas a eu beaucoup de courbatures, notamment à la mâchoire. Il a même eu un peu mal en mangeant une simple ratatouille! Par contre, nous sommes très fatigués. On ne peut pas faire grand chose. Le matin, on se lève beaucoup plus tard. Ça nous arrange, car autant être malades en ce moment, puisqu'il n'y a pas d'école. Les devoirs se reportent un peu plus sur le week-end, mais ce n'est pas bien grave.
 
  • Comment vivez-vous cette période ? 
Très bien. Nous sommes d'un naturel optimiste, nous ne sommes pas anxieux. Donc, on le vit très bien ce moment. Et finalement nous sommes contents d'être tous malades, tous les 6,  en même temps... C'est une expérience de famille.

Quand on a compris que nous l'avions tous, on a levé le confinement, en vase clos, à l'intérieur de l'appartement. On se dit que nous allons être débarrassés. Et puis, c'est le moment d'être malade... écoles, commerces, activités... tout est fermé. Thomas va reprendre le travail jeudi prochain (NDLR : le 9 avril).

Ça fera plus de 15 jours qu'il a été atteint pas le virus. Il va pouvoir reprendre sa place au sein des urgences à Chinon. Elles ont besoin de lui, mais il portera un masque bien sûr. Vous savez, il va y avoir beaucoup de personnels soignants qui vont l'avoir ce covid-19! Il ne faut pas se voiler la face. Mais pour ceux qui sont en bonne santé, sans insuffisance respiratoire ni diabète, il n'y a pas de complications dans une immense majorité des cas.
 
  • Que ferez-vous quand le confinement sera terminé ?
On ne sait pas encore où nous irons, mais nous avons une idée précise : nous n'irons pas loin! Cet été, on restera en France pour les vacances.

On veut consommer français, c'est la seule certitude. Après, il faudra prendre sans doute moins de vacances cet été. C'est normal. Il faut que le pays se relève et que tout le monde participe.

Mais je me répète: on prend ce virus comme une bonne nouvelle maintenant. On se dit que s'il revient dans quelques mois en ayant muté, on aura développé des anticorps. Quant au vaccin attendu d'ici un an et demi, aucune certitude... Donc non vraiment, nous sommes contents de l'avoir maintenant. 
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