4 cas de contamination par la bactérie Escherichia coli en Centre-Val de Loire, une fillette dans le coma à Tours

"L'épidémie est d'une ampleur inédite en France" a déclaré Santé Publique France. Des dizaines de cas de contamination à E. Coli ont été recensés ces dernières semaines en France, dont quatre dans la région. Les autorités sanitaires lient ces infections à la consommation de pizzas surgelées Buitoni.

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Quatre enfants ont été contaminés par la bactérie Escherichia coli en Centre-Val de Loire en ce mois de mars selon Santé Publique France, alors que plusieurs dizaines de cas ont été recensés ces dernières semaines dans tout le pays. Selon les autorités sanitaires, un lien est avéré entre des pizzas surgelées de la marque Buitoni, du groupe Nestlé, et ces contaminations.

D'après Santé Publique France, 75 cas sont en cours d'investigation à la date de ce mercredi 30 mars, dont 41 pour lesquels des syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) "similaires" ont été identifiés, et 34 pour lesquels des analyses supplémentaires sont en cours. Le SHU, lié à une contamination à E. coli, provoque une insuffisance rénale chez l'enfant, et peut atteindre le cœur et le cerveau. Les 75 malades recensés sont âgés de 1 à 18 ans. Depuis début mars, deux enfants sont morts des suite d'un SHU en France, même si le lien avec les pizzas n'a pas été confirmé dans leurs cas.

Descente aux enfers

Contactée par France 3, l'agence régionale de santé n'a pas été en mesure de donner les profils des enfants malades recensés en Centre-Val de Loire. Selon La Nouvelle République, une fillette est dans un coma artificiel depuis plus d'une dizaine de jours à l'hôpital Clocheville de Tours, à la suite d'un SHU. Son père Mikaël raconte ce matin sur France Inter "la descente aux enfers" après la consommation par ses deux filles et son épouse d'une pizza surgelée. Après avoir amené la fillette aux urgences, "les reins ne fonctionnaient plus, ça attaquait le cœur, il y a eu deux arrêts cardiaques", raconte-t-il. "On espère la récupérer dans la meilleure santé possible. Qu'elle soit vivante, déjà ça sera un grand pas pour nous."

Il y a deux semaines, un rappel massif de ces pizzas surgelées de la gamme "Fraîch'Up" avait été lancé par les autorités sanitaires, qui estimaient déjà "possible" le lien avec les nombreux cas de contamination. Il est depuis recommandé aux consommateurs de détruire ces pizzas, s'il leur en reste chez eux. En Centre-Val de Loire, l'ARS dit poursuivre les investigations "après qu'on nous remonte des cas".

"Aujourd'hui on ne comprend pas ce qui a pu arriver, mais nous allons développer un protocole d'analyse que nous allons soumettre aux autorités", a affirmé de son côté Jérôme Jaton, directeur général industriel de Nestlé, lors d'une conférence de presse mercredi. Il s'est dit "tout cœur avec ces familles qui ont des cas d'intoxication, souvent avec de jeunes enfants", rappelant qu'un numéro vert était mis en place (0800 22 32 42).

Les bons réflexes

Depuis le 18 mars, Nestlé a fermé deux lignes de production de son usine près de Caudry (Nord) afin de procéder à des analyses. "Nous sommes prêts à nous remettre totalement en cause sur les causes potentielles", assure Jérôme Jaton, qui n'exclut pas une contamination au niveau de la pâte à pizza. Nestlé affirme produire entre 100 et 150 000 pizzas par semaine.

Les cas sont survenus dans 12 régions de France métropolitaine : Hauts-de-France (16 cas), Nouvelle Aquitaine (11 cas), Pays de la Loire (10 cas), Ile-de-France (9 cas), Bretagne (7 cas), Grand Est (5 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (4 cas), Centre Val-de-Loire (4 cas), Provence-Alpes-Côte d'Azur (3 cas), Bourgogne Franche-Comté (2 cas), Normandie (2 cas) et Occitanie (2 cas). Selon l'ARS du Centre, il s'agit de "l'épidémie de SHU la plus importante jusqu'ici en nombre de cas en France métropolitaine".

Les autorités de santé rappellent la nécessité de consulter un médecin en cas d'apparition, dans les dix jours après la consommation de la pizza, de diarrhées, de douleurs abdominales ou de vomissements. La consultation s'impose aussi si, dans les 15 jours, apparaissent des signes de grande fatigue, de pâleur, ou une diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées. Passé ce délai et sans apparition de symptômes, "il est également rappelé qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter", explique la direction générale de la santé.

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