Pour la troisième année consécutive, la ville de Tours, en concertation avec l'Éducation nationale, propose à 90 élèves de primaire de renforcer leurs bases tout en s'amusant. Le dispositif dure 15 jours et se termine ce vendredi 26 août.
Chaque matin, au sud de Tours près des bois de Chambray, des bus de la ville déposent une soixantaine d’enfants. Ils rejoignent d’autres élèves repérés pour leurs difficultés scolaires tout au long de l’année dans les quartiers dits prioritaires (Maryse Bastié, Fontaines, Sanitas, Tours Nord…) "Ici, c’est le paradis", lâche une petite fille.
Les 30 hectares de l'accueil de loisirs de La Charpraie offrent un cadre dépaysant. Pas vraiment l’école ni vraiment les vacances : on manipule des fruits pour faire des mathématiques, on joue à l’oie… apprendre en s’amusant, c’est beaucoup plus facile pour tout le monde. Avec son air taquin, Arielle affirme "qu’ici, c’est comme à l’école, que c’est vraiment chouette car moi, j’aime bien l’école…"
Éviter d'être traumatique
Le but selon les enseignants est d’éviter d’être traumatique, et de redonner confiance en soi. Les éducateurs eux-mêmes y trouvent leur compte, en expérimentant de nouveaux modes d’apprentissage. Les effectifs leur permettent : ils sont deux pour s'occuper de dix enfants.
Créée pour promouvoir l’égalité des chances, l’expérience sort également les jeunes de leur quotidien. Frederic Wessal, coordinateur des vacances apprenantes pour l’Éducation nationale : "Depuis trois ans que je pratique, je vois le bénéfice pour ces enfants. Le matin est dédié au renforcement scolaire, et l’après-midi, on décompresse : il y a plus de récréations, ils ont le droit de bavarder, de bouger tout le temps... On redonne le goût d’apprendre, c’est là l’essentiel ! Et pour cela, il faut que le cadre soit différent de la classe."
Toutes les écoles de Tours participent
Un enfant de CE2 qui ne sait pas lire, avec des effectifs pléthoriques, aura du mal à progresser. Grâce à ces vacances apprenantes, les enseignants réajustent le tir, pour accrocher des enfants en échec, du moins en grande difficulté scolaire.
Franck Gagnaire, adjoint à l’éducation de la ville de Tours indique : "L’après-midi, des animateurs de la ville proposent parfois une initiation à la biodiversité avec l’association SEPANT ou encore une sensibilisation aux liens entre les personnes avec l’association d’éducation populaire "Biodiversity"… C'est toujours ludique. On a choisi de faire participer toutes les écoles."
Cette année, 90 élèves participent. Les familles ne payent ni les transports, ni la nourriture. C’est le plus gros dispositif de ce genre de l’Académie.