À Tours, une convention originale a vu le jour depuis un an : les voitures saisies par la justice sont revendues à un garage solidaire, où ils sont réparés et remis en circulation.
Que deviennent les voitures saisies par le justice, comme cette Porsche Carrera saisie le 25 novembre au sud-ouest d'Orléans ? Le tribunal judiciaire de Tours et l'association Mobilité solidaire 37 ont trouvé une solution originale pour les modèles les plus anciens. Ce 28 novembre à Joué-lès-Tours, les deux institutions dressaient le bilan de la première année de leur convention. Concrètement : les vieux véhicules saisis par la justice sont revendus à petit prix par un garage solidaire.
Au total, après un an de partenariat, le tribunal a cédé 40 véhicules à l'association qui en a révisé, réparé et vendu 15 à ses bénéficiaires, ont indiqué le procureur de la République de Tours Grégoire Dulin et le directeur de l'association Guillaume Florenson.
Selon ce dernier, le partenariat tourangeau, qui existe dans de nombreux ressorts pour l'électronique et l'électroménager saisis, est unique en France pour les véhicules. "Le projet porté par Mobilité solidaire 37 nous convenait parfaitement, puisqu'il est destiné à des personnes qui ont des difficultés pour remettre le pied à l'étrier", a déclaré Grégoire Dulin lors d'une conférence de presse.
Un partenariat "vertueux"
Pour le tribunal, le partenariat est jugé "vertueux": la justice peut avoir "une action sociale" et n'a plus à gérer ses stocks de véhicules sous scellés qui lui coûtent cinq euros par jour de stockage.
En effet, si la justice revend assez vite les véhicules "à forte valeur ajoutée" et de milieu de gamme, par l'intermédiaire notamment du service des Domaines, les véhicules trop anciens étaient voués à la destruction.
Ils sont maintenant cédés gratuitement au garage solidaire de la banlieue de Tours et revendu à des conducteurs précaires financièrement, fléchés vers l'association par des travailleurs sociaux. "Le profil-type de nos clients est une femme seule avec deux enfants qui a besoin de sa voiture pour aller travailler", a expliqué Guillaume Florenson. France 3 Centre-Val de Loire avait rencontré l'association en 2019.
1000 véhicules réparés depuis 2018
Les voitures sont généralement des citadines de marque française de moins de 3500 euros. "Ça ne consomme pas trop, il y a cinq places et on est sûr que la réparation ne coûtera pas trop cher avec des pièces de réemploi disponibles", a ajouté le directeur.
Depuis sa création en 2018, Mobilité solidaire 37 a récupéré 1000 véhicules usagés. Le garage en a réparé et vendu environ un tiers. Quant aux épaves non réparables, elles sont prêtées aux sapeurs-pompiers de la caserne voisine et destinées à l'entraînement pour des exercices de désincarcération de victimes notamment.
(Avec AFP)