Fin de la trêve hivernale. Certains demandeurs d'asile avaient accédé à des logements mais se retrouvent à la rue depuis le 31 mars. Un regroupement d'associations a décidé d'agir dans l'urgence, sans l'autorisation de personne. Ils occupent depuis ce jeudi matin un lieu paroissial.
Bercail, nom masculin, singulier : maison paternelle, foyer, notamment utilisé dans l'expression "revenir au bercail" peut-on lire dans le Larousse. C'est le nom qu'on choisit des militants tourangeaux pour le squat d'un local paroissial. Regroupés sous le collectif "résistance 37", ces militants appartiennent à plusieurs associations de l'Indre-et-Loire, dont Chrétiens migrants.
Ils ne supportaient plus que 40 personnes composent le 115 tous les jours. Sans attendre de décisions de quiconque, ils ont décidé, ce jeudi, d'occuper ce lieu qu'ils savaient accessible. Des matelas ont été posés au sol dans le presbytère inoccupé de l'église Saint-Libert. Les familles disposent d'une pièce chacune. Les hommes seuls et mineurs non-accompagnés sont logés à l'étage.
Nous avons 15 000 logements de libres sous nos yeux", invoque un militant au micro de France Bleu Touraine.
Et ne leur parlez pas d'illégalité, "c'est moins illégal que de laisser ces gens mourir dans la rue ou de les laisser manger dans les poubelles" rapporte la radio locale. L'hébergement y est décent, et des bénévoles s'y relaient 24/24h.
Contre la loi Asile Immigration
Dans le collectif, une association se mobilise depuis plusieurs années pour l'hébergement de ces demandeurs d'asile. Les bénévoles de Chrétiens migrants accueillent toutes les nuits trente personnes dans leur local, au sein du quartier de Sanitas à Tours. Ils estiment apporter leur aide à 70 % des nouveaux arrivants du secteur. L'association évoque le chiffre de 600 personnes prises en charge en 2017. Un chiffre constant d'une année sur l'autre, avec une différence en revanche : la proportion de mineurs.
Ici, à Tours, nous avons plutôt de bonnes relations avec le monde politique. Mais nous sommes inquiets de la façon avec laquelle ils vont s’approprier les mesures du ministère de l’Intérieur" a déclaré à la République du Centre un militant.
Le projet de loi asile-immigration est en ce moment en discussion à l'Assemblée Nationale. Et ce mercredi soir a été particulièrement mouvementé, comme le rapporte Le Monde.
Les députés n’ont pas encore achevé l’examen de l’article 3 d’un texte qui en compte 41.
Les Républicains dénoncent un "plan caché de régularisation massive" lors de ces premières lectures. Une manœuvre politique selon Le Monde qui continue : "l’équilibre général du projet de loi est bien plus contesté par la gauche, qui devra combattre à partir de jeudi plusieurs mesures qui visent la réduction des délais de traitement des demandes d’asile (...) au détriment des droits des aspirants à l’asile selon ses détracteurs".
Plus d'informations sur le site d'une autre association tourangelle impliquée dans l'hébergement d'urgence.