Burn-out, tentative de suicide, budgets insuffisants : les pompiers dénoncent un management "toxique"

Après la tentative de suicide de l'un des leurs le 30 mars, les sapeurs-pompiers d’Indre-et-Loire tirent la sonnette d’alarme. Confrontés à des agressions et à une surcharge de travail, ils dénoncent un "management toxique" par le Département.

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Depuis longtemps, les soldats du feu dénonçaient la détresse des agents. Il y a 3 semaines, l’un des leurs a tenté de mettre fin à ses jours. Un mal-être profond s'est installé. D'autres agents se sont mis en arrêt pour éviter le burn-out. "Ce n’est plus tenable de devoir faire toujours plus avec moins", explique Anthony Chauveau, le président Spasdis-CFTC. "Des postes sont créés sans rajouter de lignes budgétaires. La gestion du SDIS depuis de nombreuses années engendre des tensions. Il manque actuellement une bonne dizaine d’agents."

Les pompiers "très bien lotis" selon le Département

Dans un communiqué datant du 12 avril dernier les syndicats faisaient part d’un "management toxique" responsable d'un mal-être dans les casernes tourangelles.

Les syndicats pointent les surcharges de travail dues aux sous-effectifs. Pourtant les contributions des départements seraient largement supérieures à celles des dernières années : "Le département d’Indre-et-Loire est très bien loti avec 2,2%  d’augmentation depuis 2005", affirme le président du conseil départemental (LR), Jean Gérard Paumier. "Nous allons équiper vingt-cinq communes pour que des hélicoptères puissent atterrir. Le 31 mars, nous avons également voté pour 1,5 millions d’euros afin de renforcer la surveillance des forêts."

Vers une enquête indépendante ?

"1,5 million, c’est du budget d’investissement et non de fonctionnement", rétorque Anthony Chauveau.

Des caméras de surveillance sont prévues comme dans la Sarthe, mais derrière les écrans ? Personne. Jamais ils ne prévoient la ressource humaine en adéquation. Investir dans des camions neufs s'il n’y a personne pour les conduire n’a aucun sens !

Anthony Chauveau, SPASDIS-CFTC 37

Pour l’instant, l’urgence est de trouver des leviers pour sortir cette situation. "Une simple pseudo-enquête administrative interne ne sera pas tolérée" peut-on lire sur le communiqué intersyndical. 

"Nous souhaitons une enquête d’un cabinet indépendant, détaché de tout lien politique et corporatiste. Nous avons frôlé la catastrophe. Nous n'avons pas l'intention d'en rester là",  précise le représentant syndical. Mercredi 18 avril, le préfet d’Indre-et-Loire recevra une délégation du SDIS 37 .

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