Carte. Journées du patrimoine 2024 : les 5 lieux à visiter absolument sur le parcours du marathon de Tours

Le patrimoine de la ville de Tours sera mis à l'honneur tout au long du nouvel itinéraire 100 % urbain du marathon de Tours ce dimanche 22 septembre. Basilique, château, gare, l'historienne et chroniqueuse Virginie Girod vous donne ses cinq monuments incontournables à découvrir dans la capitale tourangelle.

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Le Running Loire Valley est de retour ce dimanche 22 septembre à Tours avec, comme toujours, ses fameux 10 et 20 km, son marathon, les 10 km de marche nordique et le marathon duo. Les départs des épreuves auront lieu place Anatole France : 7h30 pour le marathon, 9h pour les 20 kms et 11h10 pour les 10 kms.

Pour l'occasion, France 3 Centre-Val de Loire sera en direct pour suivre l'évènement dès 8h50 pour le départ du 20 km. Et en cette journée européenne du patrimoine, l'historienne Virginie Girod accompagnera Benoît Bruère pour vous raconter l'histoire du patrimoine tourangeaux.

Le pont Wilson, le pont qui se relève toujours 

C'est le plus vieux pont de Tours qui enjambe la Loire. Il a été construit au 18e siècle sur la route qui reliait la région à l’Espagne.

Son histoire est tumultueuse ! Il s'est écroulé pas moins de six fois en 250 ans !

Le premier éboulement a lieu avant même la fin des travaux. On est 1777, les caisses du royaume de France sont vides, non pas parce que la reine Marie-Antoinette organise des fêtes dignes de Sofia Coppola à Trianon, mais parce qu’on est en train d’aider les Américains à conquérir leur indépendance face aux Anglais. De là à dire que les États-Unis n’existeraient pas sans nous il n’y a qu’un pas à franchir… Bref, pour réaliser des économies au moment de la construction des arches du pont, l’architecte utilise des cintres en bois qui ont déjà servi pour d’autres chantiers. Résultat les cintres sont fragiles et entraînent l’écroulement d’une des piles. Comme quoi les petites économies ne servent à rien à matière de ponts et chaussées !
Quant aux autres écroulements, il s'agit de la faute à "pas de chance" ! En 1789, une partie du pont s’écroule à cause de la glace. Rebelote en 1830. Puis, une nouvelle fois pendant la seconde guerre mondiale. C’est l’armée française qui détruit les piles sud pour tenter de retarder la progression des Allemands. En 1944, les Allemands en remettent une couche.

Et en 1978, en quelques semaines, c’est un tiers du pont qui s’écroule. Il est reconstruit à l’identique en 1982. En fait il faut savoir qu’il n’y a plus que les piles 6 et 7 qui sont d’origine, soit une arche sur 15 !

L'ancienne abbaye Marmoutier fondée par Saint-Martin

C'est actuellement un établissement scolaire catholique. Il a été fondé vers la fin du 4e siècle par Saint-Martin, évêque de Tours. Rapidement le lieu devient une abbaye tournée vers l’étude puisqu’elle possède un scriptorium, une sorte d’atelier de copie de manuscrit. Cette abbaye sera protégée par Guillaume le Conquérant puis par Richelieu. Elle perd sa fonction religieuse en 1789 quand la Révolution française chasse les moines. L’abbaye va alors changer de fonction : elle devient un hôpital militaire pendant les guerres de Vendée, puis laissée à l’abandon, elle est en partie détruite avant d’être reprise par les Sœurs du Sacré-cœur qui restaurent l’abbaye et organisent les pèlerinages autour du tombeau de Saint-Martin. En 1848, Madeleine-Sophie Barat, la fondatrice de la Société du Sacré-Cœur de Jésus, aujourd’hui canonisée, a décidé d’y ouvrir un établissement scolaire. On peut encore visiter son oratoire personnel aujourd’hui.

Vous pouvez visiter cette abbaye certains jours de l’année. Toutes les informations sont sur le site de la ville de Tours.

Le château de Tours

La première construction date du Ve siècle pour abriter des familles de haut rang. Il fut édifié sur des anciennes thermes gallo-romaines utilisées jusqu’au 4e siècle. Au 13è siècle, Saint Louis va l'agrandir et le transformer en forteresse royale pour d’une part se défendre des Anglais et d’autre part affirmer le pouvoir royal face à l’église. 

Peu à peu, le château est délaissé au profit des nouveaux châteaux du Val de Loire tels que Blois, Chenonceau ou Chambord. Il se dégrade et il va être démantelé. Ses pierres vont servir à la construction du Logis de Mars que l’on voit entre les deux tours mais aussi à l’aménagement des quais de la Loire. Sous Napoléon, il reprend sa fonction de casernement militaire. Pendant la guerre de 1940, les Allemands l'utilisent comme prison.

Beaucoup de personnages historiques célèbres y sont passés : Jeanne d’Arc avant la prise d’Orléans, le futur Louis XI et Marguerite d’Écosse qui s'y sont mariés, âgés respectivement de 13 ans et de 11 ans ainsi que Charles de Guise, le fils d’Henri de Guise qui fut l’amant de la reine Margot et le chef de Ligue catholique pendant les guerres de religions qui y a été emprisonné.

Le jeune Charles va imaginer un scénario de fuite complètement fou. Le jour de l’Assomption, on l’autorise à quitter sa cellule pour aller à la messe. Alors qu’il s’apprête à y remonter, il propose un jeu à ses deux gardes : à celui qui montera le plus vite possible l’escalier à vis de la tour à cloche-pied ! Évidemment, pour faire l’arbitre, Charles les précède. Il en profite pour s’évader par la fenêtre de sa cellule avec une corde qu’il a récupérée en douce. Quand ses gardes s’en rendent compte, il lui tire des carreaux d’arbalète que Charles parvient à éviter. Grâce à ses soutiens, il revient à Paris où il prend la tête de la Ligue, comme son père avant lui.

La place Châteauneuf avec la basilique Saint-Martin et la Tour Charlemagne 


La place Châteauneuf est une véritable carte postale avec ses façades en pierre de tuffeau. Tours est un lieu de pèlerinage dédié à Saint-Martin. La première basilique est élevée à la fin du 5e siècle. Pendant la première République, la basilique est en partie détruite. En cette époque du Directoire, on souhaite mettre fin au culte de Saint-Martin. En 1860, un Tourangeau du nom de Léon Papin-Dupont achète le terrain. On raconte qu’il a retrouvé le tombeau de Saint-Martin. Ça lui a d’ailleurs valu le surnom de "saint-homme de Tours". Grâce à lui, la basilique est reconstruite mais pas tout à fait sur le site de la basilique d’origine. La basilique Saint-Martin de Tours a une particularité : elle est orientée nord-sud alors que normalement, l’entrée est à l’ouest et le chevet et à l’est.
Sur la place Châteauneuf, se trouve un autre monument : la Tour Charlemagne. Les débuts des travaux datent probablement du 11e siècle et elle doit son nom à l’une des épouses de Charlemagne, Luitegarde d’Alémanie, qui aurait été inhumée à Tours. 

Si la tour n’a pas été rasée avec la basilique, c’est parce que Napoléon, devenu empereur en 1802, a voulu la faire restaurer parce qu’il se voyait comme un nouveau Charlemagne. Malheureusement, il n’a jamais lancé les travaux et la tour a été restaurée dans les années 1930 après s’être en partie écroulée en 1928.

La place du Grand Marché ou la place dite du Monstre


Avec ses maisons à pans de bois du 15e et du 16e siècle, la place du Grand Marché est un lieu emblématique du vieux Tours. Ici, sur cette place, pendant près de 500 ans, on allait acheter du blé, des œufs, des volailles, des herbes pour cuisiner et de l’ail ! Récemment réaménagée, les Tourangeaux l'appellent désormais la place du Monstre. C’est à cause de la grosse bête qui trône sur la Place.

Il s’agit d’une statue de Xavier Veilhan conçue en 2004. Cette espèce de gorille à facettes monochrome haut de 4 mètres qui étend ses grosses pâtes comme pour attraper les passants ne fait évidemment pas l’unanimité. Le monstre est maintenant l’un des emblèmes de la ville de Tours.

Le coup de cœur bonus de Virginie : la gare de Tours avec sa façade Belle Époque

La gare de Tours qu’on emprunte aujourd’hui date de 1896. Elle est construite par l’architecte Tourangeau le plus célèbre de cette époque, Victor Laloux (à qui on doit aussi la nouvelle basilique).
Laloux conçoit cette gare pour qu’elle soit belle à regarder avec ses grandes verrières enchâssées dans une architecture métallique, le matériau phare de la fin du 19e siècle.

Si on lève la tête, on peut voir 4 statues, 4 allégories de villes desservies au départ de Tours : Bordeaux, Toulouse, Limoges et Nantes. À cette époque, l’architecture fait la synthèse entre la modernité des nouveaux matériaux, c’est le fameux style Eiffel, et les influences plus anciennes de l’Antiquité avec les palmettes au sommet des arches, les allégories et les colonnes décorées. Victor Laloux est aussi connu pour avoir conçu la gare d’Orsay à Paris, actuel musée d’Orsay.

Des coups de cœur, Virginie en a d'autres ! Pour tout découvrir sur le patrimoine et l'histoire de la ville de Tours, rendez-vous ce dimanche 22 septembre à 10h50 sur France 3 Centre-Val de Loire.

Coécrit avec Virginie Girod

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