Les syndicats de professeurs du primaire et du secondaire ont lancé une journée de grève et de mobilisation pour dénoncer un protocole sanitaire insuffisant en pleine pandémie. Les annonces du ministre de l'Education concernant les lycées ne suffisent pas.
Malgré les annonces du ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, pour renforcer le protocole sanitaire des lycées, mis en place lundi 9 novembre, les syndicats enseignants ont maintenu la journée de grève et de mobilisation, ce mardi 10 novembre. Ils estiment que les écoles et les collèges ont été oubliés et demandent un plan de recrutement d'urgence dans le contexte de la crise sanitaire.
Ce mardi, une centaine d'enseignants s'est rassemblée à 10h devant la préfecture de Tours à l'initiative d'une intersyndicale FSU, FO, CGT et Sud Education. Une délégation devrait être reçue par l'inspecteur académique.
Les enseignants ont aussi manifesté à 11h devant la préfecture de Blois, à partir de 12h à Bourges devant l'Inspection académique du Cher. Dans l'après-midi des rassemblements ont lieu à Orléans, à 14h place du Général de Gaulle, et à 15h devant la Direction départementale des services de l’Éducation nationale, à Chartres. Selon des chiffres provisoires, le taux de greviste devrait se trouver autour des 10% dans l'académie Orléans-Tours.
?Présent au rassemblement à Blois en solidarité avec le corps enseignant et pour exiger notamment un véritable protocole sanitaire dans l’éducation ! #greve10novembre pic.twitter.com/1qOOgi2ETp
— Simon (@SquinabolS) November 10, 2020
"Dans les lycées, c'est le jour et la nuit"
Les syndicats d'enseignants demandent la mise en place de solutions afin de réduire le nombre d'élèves dans les collèges au même titre que les mesures appliquées dans les lycées dès ce lundi. "Je le vois, dans mon lycée professionnel à Montargis, c'est le jour et la nuit, explique Olivier Lelarge, co-secrétaire académique du SNES-FSU Orléans-Tours. On a divisé par deux le nombre d'élèves et on a réellement pu appliquer le protocole sanitaire."L’arrangement mis en place pour le lycée Verdier et ses 550 élèves n'est en effet pas valable dans les collèges qui comptent parfois plus d'élèves, comme au collège Denis Poisson à Pithiviers, qui en regroupe quasiment un milier. "On a eu des promesses de cours en mi-distanciel, mi-présentiel dès juillet par le rectorat, et là on est obligé de se mobiliser pendant 4 jours pour obtenir ce qu'on nous a promis ? Ce n'est pas possible. Mais on va continuer ", assure le syndicaliste.
Le professeur explique avoir retrouvé dans sa classe, lundi, des lycéens moins angoissés, une ambiance plus apaisée après la mise en place de ce nouveau système. "On peut fonctionner en demi-groupe, ou par niveaux, l'essentiel c'est que les élèves ne se bousculent plus dans les couloirs et à dans la cantine."
Les cours à distance, compliqué pour de jeunes adolescents
De son côté, le rectorat fait savoir qu'un changement n'est pour l'instant pas d'actualité. La raison : la difficulté d'organiser des cours à distance pour les plus jeunes. "Mais est-ce qu'il ne faut pas mieux diminuer le nombre d'élèves plutôt que d'avoir une contamination généralisée et de devoir fermer ?" demande le SNES-FSU.Les syndicats d'enseignants demandent également le recrutement de personnels d'entretien en refort pour mettre en oeuvre le protocole de nettoyage. "Le protocole sanitaire que l'on nous a distribué est rempli de "si possible", mais que fait-on si ce n'est pas possible ? Ce n'est pas suffisant", estime Olivier Lelarge.
Parmi les autres revendications des profs : un plan de recrutement d'enseignants et d'assistants d'éducation, notamment pour assurer les cours à distance, un allégement du programme pour les lycéens qui préparent le bac, ainsi que la suppression du jour de carence, réintroduit à la fin de la première vague.