Quatre foyers de contamination au Covid-19 ont été constatés dans différents services du CHRU de Tours parmi les soignants et les patients. Avec une flambée de 42 nouveaux cas positifs depuis une semaine sur les hôpitaux Bretonneau et Trousseau.
Plusieurs foyers de contamination au Covid-19 se sont déclarés dans plusieurs services du CHRU de Tours. La direction confirme ce jeudi 12 novembre que quatre clusters sont actuellement surveillés au service maternité (21 cas), chirurgie cardio-thoracique (14 cas), et maladie infectieuse (13 cas) de l'hôpital Bretonneau, ainsi qu'au service médecine cardiologique (7 cas) de l'hôpital Trousseau. En tout, ce sont 46 soignants et 9 patients qui sont concernés.
42 cas positifs en une semaine
L'hôpital a en effet connu une flambée récente de cas positifs parmi son personnel soignant. Depuis une semaine, 42 agents de l'hôpital ont contracté le virus, sur les 95 décomptés depuis le début de la seconde vague, le 1er septembre dernier. Depuis le tout début de l'épidémie, en mars dernier, ce sont 382 professionnels de santé qui ont été touchés.
Le docteur Virginie Morange, médecin responsable de l'équipe opérationnelle d'hygiène, assure que des enquêtes sont faites après chaque contamination pour tenter d'en déterminer la cause. Selon elle, ce sont les moments de pause et de repas, lorsque les soignants enlèvent leur masque, qui peuvent se suivre d'une contamination. "Nous avons des suppositions, mais pas de certitudes. Mais dans nos enquêtes, nous avons identifié des cas de soignants qui ont en effet déjeuné ensemble."
Les soignants positifs mais asymptomatiques continuent de travailler
La direction a demandé dans ce contexte aux agents de l'hôpital de respecter les gestes barrières dans les services, ce qui n'a pas plu aux syndicats de soignants en première ligne.
"On ne conteste pas que des contaminations peuvent éventuellement se produire dans ces moments-là, explique Damien Seguin, infirmier et militant syndical Sud Santé. Mais le plus dérangeant c'est de nous demander d'aller travailler alors qu'on est positif et qu'on a pas de symptôme. En faisant ça, on met en danger les collègues et les patients, et en même temps il y a un sentiment de culpabilité dans le risque de contaminer quelqu'un."
Une position confirmée par Samuel Rouget, le directeur des ressources humaines du CHRU. "Nous nous alignons sur le Haut conseil en santé publique. Effectivement si une personne est essentielle à son service, et a des compétences notamment en réanimation, que son test PCR est positif mais qu'elle n'a pas de symptôme, la règle est plutôt qu'elle continue de travailler. Mais ça concerne 4 ou 5 personnes aujourd'hui sur les 10.000 agents que nous avons."Il y a énormément de façons d'attraper ce virus, on a vu à quel point il pouvait rester dans l'air et sur les surfaces. On a parfois des patients dans les secteurs Covid qui ne mettent pas leur masque pour pleins de raisons différentes. Ca peut arriver qu'un patient pris de démence nous enlève le masque. Donc il y a toujours un risque de contaminer quelqu'un si on est positif au PCR.
Pour le DHR, le problème provient aussi de ceux qui sont positifs mais l'ignorent. "Si il y a un doute sur des symptômes, c'est l'éviction. On a aussi eu des cas de suspicions où les agents ne sont pas venus travailler, avec un test qui s'est avéré ensuite négatif", nuance-t-il.
A l'heure actuelle, les hôpitaux de Tours restent en tension, avec un taux d'absentéisme de 9,5%, soit l'équivalent de 40 temps plein chaque jour. Un sujet d'inquiétude pour l'hôpital, qui a déjà réduit de 20% ses activités et pourrait passer bientôt à -50%.