Avec la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus et la deuxième vague épidémique, la vaccination contre la grippe est, plus encore que d'habitude, un enjeu majeur de santé publique. La campagne a débuté ce mardi 13 octobre, à destination, surtout, des professionnels de santé et personnes fragiles
La grippe touche en moyenne chaque hiver près de 2,5 millions de personnes, et 10 à 15000 d'entre elles en décèdent. La vaccination est d'autant plus importante, cette année, qu'avec la deuxième vague de COVID-19, les urgences hospitalières risquent de se trouver rapidement saturées.
Tout le monde, pour autant, ne doit pas se précipiter pour se faire vacciner, c'est du moins le message que tentent de faire passer les autorités sanitaires. Co-Président du Syndicat des pharmaciens d'officines en Indre-et-Loire, Julien Chauvin martèle :
Rien qu'en une matinée, ce mardi 13 octobre, le pharmacien de Tours a vu défiler une centaine de personnes munies de leur bon de prise en charge. Un document envoyé par l'assurance-maladie à toutes les personnes de plus de 65 ans, ainsi qu'aux personnes souffrant d'ALD, les affections de longue durée : asthme, BPCO, diabète, problèmes cardio-vasculaires, etc.Le vaccin pour la grippe, c'est d'abord pour les professionnels de santé et personnels soignants, ainsi que tous ceux qui ont reçu un bon de prise en charge. Ces personnes sont prioritaires, ce qui ne veut pas dire que les gens bien portants ne pourront pas se faire vacciner, mais ils doivent comprendre la situation et différer leur vaccination à fin novembre ou début décembre. Si cela est respecté, il ne devrait pas y avoir de pénurie.
Selon M. Chauvin, la possibilité d'être vacciné par son pharmacien depuis 2019 a eu des effets positifs :
"L'an dernier, on a questionné les gens qui venaient à l'officine avec un bon et beaucoup d'entre elles, 10 à 20%, venaient pour la première fois alors qu'elles recevaient le bon depuis plusieurs années. Cela a permis de toucher une population fragile qui, malgré la réception d'un bon de prise en charge gratuite, ne venait pas chercher son vaccin."
Moins de morts à déplorer cette année?
Sur la virulence de la grippe pour cet hiver 2020-2021, Julien Chauvin est plutôt optimiste :"Il y a fort à parier que les mesures barrières mises en place, port du masque et désinfection des mains, seront aussi efficaces contre le virus de la grippe. On peut espérer qu'il y ait beaucoup moins de cas de grippe saisonnière que les années précédentes. On l'a déjà constaté avec les gastro-entérites, où l'on a vu très peu de cas alors que l'on observe habituellement un pic épidémique à la fin du printemps."Le pharmacien tourangeau estime donc logiquement qu’il « faudra garder certaines habitudes en période épidémique, même quand on sera débarrassé de la COVID-19. Les gestes réflexes devront subsister, lavage des mains et port du masque, dans les lieux clos et transports en commun, au moins pour les personnes présentant des symptômes. »
Qui se vaccine dans en Centre-Val de Loire ?
Selon l'Agence Régionale de Santé, le taux de couverture vaccinale grippe des personnes à risques est de 50,5% en Centre-Val de Loire (47,8% en France). Mais les personnes à risques de moins de 65 ans ne sont qu’un tiers (33,2%) à se faire vacciner.La couverture vaccinale actuelle autour de 50% permet d’éviter près de 2000 décès par an France. Elle permettrait d’en éviter 3000 si elle atteignait 75%, le taux de vaccination recommandé par l’OMS.