Le taux d’incidence, indicateur qui permet de d’évaluer la progression de l’épidémie, est en forte augmentation dans la région. Le Loir-et-Cher et L’Eure-et-Loir ont atteint le seuil du passage en zone d’alerte.
L’Agence régionale de Santé (ARS) publie ce vendredi 9 octobre, les derniers chiffres sur la situation épidémique en Centre-Val de Loire et force est de constater que cette dernière évolue rapidement et défavorablement.
Le taux de positivité au Covid-19 est en nette augmentation. Il était de 5,8% à la mi- semaine dans la région et atteint désormais 6,7%. Un chiffre qui pourrait logiquement s’expliquer par la généralisation du dépistage. Pourtant, il apparait que moins de personnes se sont fait tester entre le 29 septembre et le 6 octobre, dans la région (27.152) par rapport à la semaine du 22 au 28 septembre (27.481). Malgré cela, le nombre de cas positifs continue d’augmenter.
Le taux d’incidence, cet indicateur qui comptabilise le nombre de personnes testées positives pour 100 000 habitants, est lui aussi, en nette augmentation dans la région. Il a atteint 70,9 ce vendredi contre 58,9 le 6 octobre, soit 11 point supplémentaires en moins d’une semaine.
Bulletin d'information #COVID19 n°116
— ARS Centre-Val de Loire (@ARS_CVDL) October 9, 2020
Le virus circule toujours en @RCValdeLoire
27 152 tests / 1 814 personnes positives
Protégeons les personnes fragiles de notre entourage ??, portons le masque même en famille ? pic.twitter.com/gPzirFMqvp
Le Loir-et-Cher et l’Eure-et-Loir atteignent le seuil d’alerte
Si ce fort taux d’incidence n’entraine pas la mise en place de mesures sanitaires renforcées à l’échelle régionale, il est en revanche déterminant pour les départements et les métropoles dont le basculement en "zone d’alerte" ou "zone d’alerte renforcée" dépend essentiellement de cet indicateur.Et pour ces derniers aussi, les voyants sont au rouge, notamment en Loir-et-Cher où le taux d’incidence atteint 53,7 et en Eure-et-Loir qui affiche un taux de 53,7. Ces deux départements remplissent donc la condition pour passer en zone d’alerte, à savoir un taux d’incidence dépassant les 50 cas pour 100 000 habitants. Le ministère de la santé peut donc désormais décider de leur basculement.
L’Indre-et-Loire et le Loiret toujours en Zone d’alerte
A ce jour, seuls l’Indre-et-Loire et le Loiret se trouvent déjà en zone d’alerte dans notre région et sont donc soumis à des restrictions sanitaires supplémentaires comme l’interdiction des rassemblements de plus de 30 personnes.Leur situation reste d’ailleurs inchangée malgré une forte accélération du nombre de contaminations : Le taux d’incidence de l’Indre-et-Loire vient d’atteindre 87,9 contre 77 le 6 octobre. Dans le Loiret, qui a le taux d’incidence le plus élevé de la région, ce chiffre est désormais de 92,8 au lieu de 79,2 le 6 octobre.
Le Cher et l’Indre sur le fil
Aucun département du Centre-Val de Loire n’est épargné par cette rapide progression du virus. L’Indre dont le taux d’incidence était de 24,8 à la mi- semaine, atteint aujourd’hui les 37,3, soit 13 points supplémentaires en moins d’une semaine.Le Cher, jusqu’alors peu inquiété, est désormais proche du basculement en zone d’alerte avec un taux d’incidence de 49.3 contre 33.7 le 6 octobre. La préfecture fait le constat d’une "réelle dégradation" avec une "augmentation significative des cas positifs" multipliés par deux en un mois, et du nombre de cas contacts "multiplié par six en une semaine".
Communiqué de presse de la préfecture du Cher
Le Cher se prépare d’ores et déjà à un probable basculement en zone d’alerte et annonce les mesures automatiques qui seraient alors mises en place, à savoir l’interdiction des rassemblements festifs ou familiaux de plus de 30 personnes dans tous les établissements recevant du public (notamment les salles des fêtes ou polyvalentes et les chapiteaux, tentes et structures.
Comme elle en a le droit en cas de passage en zone d’alerte, la préfecture envisage également la mise en place de plusieurs mesures optionnelles comme :
- Le port du masque obligatoire sur le territoire d’une ou plusieurs communes, sur les marchés ou fêtes foraines, aux abords des établissements d’enseignements et crèches, des gares et arrêts de transports en commun, des établissements recevant du public et les commerces, ainsi que pour tout regroupement de plus de 10 personnes
- L’interdiction au cas par cas des rassemblements déclarés
- L’interdiction des vestiaires dans les établissements sportifs.
- La Limitation du nombre d’exposants dans les brocantes, videsgreniers et ventes au déballage.
- La fermeture anticipée des bars et restaurants.
- Le Retrait d’autorisation d’ouverture tardive.
- L’Interdiction de vente et consommation d’alcool en soirée et la nuit
Incertitudes sur les métropoles et grandes agglomérations
La classification mise en place par le gouvernement pour appliquer au cas-par-cas des mesures de restrictions et éviter ainsi un reconfinement général, s’applique aux départements mais également aux métropoles et agglomérations. C’est notamment le cas à Aix-Marseille et à Paris qui se trouvent actuellement en zone d’Alerte renforcée.Dans notre région, leurs taux d’incidence sont peu communiqués à l’exception de Tours Métropole qui, dans une newsletter transmise le 7 octobre, annonçait un taux de 113,7. L’agglomération tourangelle s’approche donc dangereusement des 150 cas pour 100 000 habitants, un chiffre synonyme de passage en zone d’Alerte renforcée.
Comprendre les seuils d’alerte
Le taux d’incidence indique le nombre de personnes testées positives pour 100 000 habitants.- Le seuil de vigilance est atteint à partir de 10 / 100 000 habitants et le seuil d’alerte à partir de 50 / 100 000 habitants.
- L'alerte renforcée est quant à elle déclenchée si ce taux dépasse les 150 pour 100 000 habitants, et si le taux d'incidence chez les personnes âgées est également au-dessus des 50 pour 100 000.
- Le seuil d'alerte maximal, lui, est atteint lorsque le taux d'incidence dépasse les 250 pour 100 000 habitants ; le taux d'incidence chez les personnes âgées dépasse les 100 pour 100 000 ; la part des patients positifs au Covid-19 dans les services de réanimation atteint plus de 30%.