Dans l'attente de la promulgation de la loi, sous réserve de validation par le Conseil Constitutionnel, le Centre Hospitalier de Tours se prépare pour la mise en place des mesures annoncées : il s'agit notamment du contrôle du pass sanitaire à l'hôpital, et de la vaccination obligatoire
11 personnes sont actuellement hospitalisées dans le service réanimation du CHRU, 4 de plus en quelques jours. Une situation gérable, pour l'instant, mais la directrice générale de l'établissement, Marie-Nöelle Gérain Breuzard explique que la région Centre-Val de Loire est toujours en léger décalage depuis le début de l'épidémie. Mais surtout elle rappelle :
"Les projections de l'Institut Pasteur prévoit, quelle que soit la région, une reprise de la courbe épidémique et donc des hospitalisations entre mi-août et début septembre. Ce qui est sûr c'est que le profil des patients change, ce sont surtout aujourd'hui des non vaccinés qui sont hospitalisés avec des formes graves, et des plus jeunes."
La directrice insiste donc sur la nécessité de se faire vacciner pour, dit-elle, "conserver notre liberté, notre liberté d'aller et venir."
Responsable de l'unité de virologie, la professeure Catherine Gaudy Graffin explique que "les résultats des dépistages que nous effectuons au CHU et dans les hôpitaux publics du 36 et du 41 indiquent une montée explosive du nombre de positifs à partir du 10 juillet, avec une positivité autour de 3%. Le nouveau variant est 100 fois plus contagieux que ne l'était le variant anglais, qui a presque totalement disparu de nos radars."
De la vaccination volontaire vers la vaccination obligatoire
"Depuis le début de la campagne vaccinale, nous avons procédé à 51601 injections, ce qui représente 27000 personnes vaccinées, dont 7226 agents du CHU, détaille Claudia Carvalho, médecin infectiologue. Au 30 juin, 66 % de nos agents étaient vaccinés à une dose, au 28 juillet 68 % "
Une hausse qui peut sembler modeste, mais la coordonatrice générale des soins, Christine Moriceau, semble rester optimiste :
"Les rendez-vous pris par des professionnels de santé augmentent et se remplissent, je pense qu'on est dans une dynamique assez positive qui devrait nous permettre d'être au rendez-vous du 15 septembre, si cette date est retenue, pour l'ensemble de nos professionnels. Comme dans tous les établissements, quelques-uns sans doute vont préférer s'arrêter d'une manière ou d'une autre plutôt que de se faire vacciner, mais j'espère que ce pourcentage sera le plus réduit possible."
Le pass pour entrer à l'hôpital
Toujours sous réserve de l'avis du Conseil Constitutionnel, le pass sanitaire deviendra obligatoire pour entrer au CHRU :
"Dès la promulgation de la loi, nous ferons en sorte que les patients, sauf pour les urgences, les visiteurs et les accompagnants ne puissent pénétrer à l'hôpital que munis d'un pass sanitaire, reprend la directrice générale de l'établissement. Pour les personnes qui doivent venir de façon répétitive à l'hôpital et qui ne sont pas vaccinées, il faudra procéder à des tests toutes les 48 heures, ce qui est bien peu engageant et donc, je l'espère incitatif à la vaccination."
Ainsi au CHRU, 35 professionnels de "l'accueil filtrant" seront mobilisés 7 jours sur 7 pour contrôler les pass sanitaires aux 6 points d'accueil.
Pass sanitaire et vaccination, deux outils incontournables dans cette crise pour Danièle Desclerc Dulac, membre du conseil d'administration, représentante des usagers :
"Il faut qu'on soit à la hauteur de la situation, solidaires et responsables pour éviter cette quatrième vague. On a un grand rôle à jouer pour éviter de surcharger les établissements de soin par des hospitalisations COVID. Elles font perdre des chances à des malades atteints de pathologies lourdes ou nécessitant des interventions chirurgicales, à cause de déprogrammations, comme on a pu le voir dans les vagues antérieures."