Après deux semaines d'incertitude, Wilfried Schwartz a confirmé son intention de démissionner de la présidence de la métropole de Tours lundi 5 juillet. Dans la foulée, le maire de Tours Emmanuel Denis s'est porté candidat à sa succession. Le bureau exécutif doit statuer dimanche 11 juillet.
Après de multiples rebondissements, le feuilleton métropolitain semble prendre fin. Dans un communiqué de presse publié ce lundi matin, Wilfried Schwartz a de nouveau confirmé sa démission de la présidence de Tours Métropole. Une annonce qui survient à l'issue de deux semaines de lourde tension politique.
"La Métropole a besoin de se ressaisir"
Visé par une plainte déposée le 23 juin par son directeur de cabinet pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique", Wilfried Schwartz annonçait au même moment son souhait de quitter la présidence de la métropole de Tours. Un choix motivé par sa volonté de se consacrer entièrement aux élections départementales et d'"exercer à fond ce rôle de proximité".
Le maire de La Riche, lui qui nie tout en bloc depuis le début de cette affaire, aurait finalement fait marche arrière jeudi 1er juillet lors d'une réunion réunissant le bureau exécutif ainsi que les 22 maires de la Métropole. Les élus auraient alors été incapables de se mettre d'accord sur l'avenir de l'intercommunalité. Une division qui aurait poussé Wilfried Schwartz à proposer une sorte de statu-quo avec son maintien provisoire à la présidence de Tours Métropole jusqu'en septembre.
Un revirement de situation qui a incité les syndicats métropolitains à prendre la plume samedi 3 juillet. Dans une lettre ouverte adressée au bureau exécutif de la Métropole, l'intersyndicale a exhorté les élus à prendre leurs responsabilités : "Il est temps pour vous [...] de mettre de côté vos ambitions politiques. Cette Métropole, malmenée depuis plusieurs mois, a besoin de se ressaisir."
Les agents -par ailleurs votre électorat- ne s’investiront plus et sont prêts à se faire entendre si M. Schwartz reste à la tête de Tours Métropole Val de Loire !
Wilfried Schwartz appelle au calme
A la suite d'une nouvelle réunion du bureau métropolitain organisée dans la matinée du lundi 5 juillet, Wilfried Schwartz a finalement mis fin au suspens. Dans un communiqué de presse, il confirmé sa démission, "dans l’intérêt de l’apaisement politique de la Métropole".
Après avoir remercié les agents municipaux et métropolitains pour le travail quotidien, le maire de La Riche a assuré avoir "entendu" les critiques et s'est dit convaincu que la gouvernance de Tours Métropole devait être "profondément renouvelée". Il a par ailleurs appelé au calme et au respect de chacun : "Toutes les explications du monde ne sauraient justifier que l'on livre aux chiens l'honneur d'un homme au prix d'un manquement aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité, la présomption d’innocence et la liberté de chacun d'entre nous."
L’épreuve que je traverse, je ne souhaite à personne d’y être un jour confronté. […] Je suis un citoyen comme les autres, qui doit être traité comme tout un chacun
Vers une élection à trois candidats
Une clarification "salutaire" pour la Métropole selon Emmanuel Denis : "Nous ne pouvions pas continuer ainsi", a ainsi déclaré le maire de Tours. L'écologiste se dit aujourd'hui prêt à "prendre ses responsabilités" et se porte officiellement candidat à la présidence de Tours Métropole : "Nous l'avons observé dans d'autres métropoles françaises, quand la ville principale n'est pas au centre de la manoeuvre, ça dysfonctionne. Pour que le territoire ait une métropole forte et efficace, il faut que la ville la plus importante joue son rôle, à l'image de Tours."
Emmanuel Denis milite toutefois pour la stabilité et affirme son attachement à la coopération entre les communes et les différents groupes politiques. Face au maire tourangeau, deux autres candidats se font pressentir : Frédéric Augis (Divers droite), maire de Joué-lès-Tours et Christian Gatard (ex-PS), maire de Chambray-lès-Tours.
Le conseil métropolitain du 8 juillet, censé procéder à l'élection de son nouveau président, a quant à lui été annulé. Le nouveau rendez-vous étant fixé à 10 heures dimanche 11 juillet.