Un projet d'extinction de l'éclairage public, baptisé "Plus près des étoiles", a été adopté, après vote des habitants, dans le cadre du premier budget participatif de la Ville de Tours. Sept rues du secteur Colbert-Cathédrale ont été équipées, au début du mois de juin, de détecteurs de présence. Il s'agit de réaliser des économies d'énergie, tout en luttant contre les effets de la pollution lumineuse.
Attentive à la biodiversité et appréciant la beauté des ciels étoilés, Florence Le Cornec, une habitante de Tours, a porté un projet d'extinction de l'éclairage public dans le premier budget participatif de la ville. Cette enseignante en anglais y présentait ainsi l'intérêt des détecteurs de présence :
"Les zones urbaines très fréquentées seraient éclairées, de facto, la plupart du temps, garantissant un niveau de sécurité inchangé (c'est-à-dire voir et être vu en cas d'incident). A contrario, les zones moins, voir peu fréquentées, resteraient dans l'obscurité, permettant ainsi de bénéficier d'une certaine quiétude (facilité renforcée pour trouver le sommeil dans l'obscurité)."
Sécurité garantie, économies d'énergie, qualité du sommeil et impact sur la santé, autant de bénéfices attendus pour le projet baptisé "Plus près des étoiles". Sans oublier que :
la faune sauvage ne s'en porterait que mieux puisque des études ont montré que l'éclairage public en continu nuisait aux papillons de nuit, aux rapaces nocturnes et à certains mammifères. Or, ces êtres vivants sont essentiels pour maintenir la biodiversité dans les villes.
Florence Le Cornec Porteuse du projet "Plus près des étoiles"
Autant d'arguments pour une extinction -partielle- de l'éclairage public qui ont su convaincre les habitants de Tours, puisque au terme du vote sur le premier budget participatif, "Plus près des étoiles" a obtenu 1301 voix et figure parmi les 11 projets lauréats.
50 000 euros pour 7 rues concernées
Très animé en soirée avec de nombreux bars et restaurants, le secteur Colbert-Cathédrale a été choisi pour mettre en place le projet. À la mi-juin, des détecteurs de présence ont été installés sur 36 points lumineux à leds dans sept rues adjacentes à la rue Colbert (rues de la Moquerie, des Jacobins, de la Barre, du Cygne, de la Tour de Guise, Jules-Moineaux et passage des Jacobins). L'éclairage public s'y éteint de 22 h 30 à 6 H 30 et se rallume pendant le passage d'un piéton ou d'un vélo.
"Pour l'instant les personnes qui sont passées de nuit par ces rues et ont donc pu expérimenter les détecteurs de mouvements ont indiqué que c'était efficace, les retours sont plutôt positifs", explique Annaelle Schaller, adjointe au maire à la démocratie permanente et au budget participatif. "L'expérimentation va porter sur six mois et sera suivie par une consultation des habitants, mais, vu le peu de retours négatifs, on s'achemine plutôt vers un dispositif pérenne."
Bonne nouvelle, la mise en place des détecteurs a coûté un peu moins cher que prévu, le dispositif va donc pouvoir être testé sur un autre secteur de Tours, et non des moindres...
Le pont Wilson va intégrer le dispositif
"L'enveloppe budgétaire allouée au projet était de 50 000 euros, mais elle n'a pas été entièrement utilisée, précise Annaelle Schaller. Après concertation entre la porteuse de projet, les services techniques et les élus, le pont Wilson a été désigné comme emplacement supplémentaire de ce dispositif. À la fin de l'année, les candélabres sur le pont vont être modifiés. En plus de la détection, de nouvelles leds avec une lumière ambrée, plus chaude et orangée, moins nocive pour les espèces animales et la biodiversité, y seront installées."
Si l'expérimentation est concluante, ce système pourrait être étendu à d'autres rues de la ville, mais la mise en place de détecteurs de présence reste coûteuse, contrairement à l'extinction pure et simple de l'éclairage public : depuis l'automne dernier, la ville de Tours a déjà supprimé l'éclairage entre 1 h 00 et 5 h 00 du matin dans les quartiers Febvotte, Blanqui et Douets. Une solution qui n'est envisageable que dans les quartiers résidentiels, et non dans les secteurs beaucoup plus animés de l'hypercentre.
Bientôt le vote pour le deuxième budget participatif
En début d'année, les habitantes et habitants de Tours (et tous ceux qui y travaillent ou y étudient sans forcément y vivre) ont pu déposer leurs idées pour la deuxième édition du budget participatif (500 000 euros y seront consacrés). L'analyse de recevabilité par les services municipaux concernés est terminée et les 69 projets retenus sont désormais consultables sur le site dédié.
Le vote sur les projets s'ouvrira le 8 septembre prochain et prendra fin le 20 octobre. Les projets lauréats (qui seront réalisés en 2024) seront connus à l'issue du dépouillement, qui se déroulera en public le samedi 21 octobre, à partir de 10 h 00, à la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville.