Lundi 11 janvier, les députés LREM de la région ont adressé une lettre à Olivier Véran, ministre de la Santé, lui demandant d'augmenter le nombre de postes d'internes en médecine. Le but est de les inciter à s'installer en Centre-Val de Loire, 1er désert médical de France
Malgré les alertes lancées depuis 2019 par les élus et par le président du conseil régional François Bonneau, la désertification médicale en Centre-Val de Loire ne cesse de progresser, surtout en milieu rural. Dans une lettre adressée au ministre de la Santé Olivier Véran le lundi 11 janvier, des députés La République En Marche (LREM) de la région lui demandent une augmentation des postes d'internes en médecine.
La région Centre-Val de Loire toujours en zone de désertification médicale
Déjà, en 2019, la région (avec la plus faible densité médicale de France) avait été exclue du relèvement du numerus clausus (un dispositif qui régule l’entrée en deuxième année de médecine, pharmacie, odontologie et sage-femme à l’issue de la première année commune aux études de Santé) de cette année-là. Absence rectifiée par le premier ministre de l'époque Edouard Philippe, qui avait alors acté l'ouverture de 41 postes d'internats supplémentaires, faisant passer de 214 à 255 le nombre d'internes.
Avec l'adoption de la loi "Ma Santé 2022", le numerus clausus est supprimé et le nombre d'étudiants en médecine dans la région est passé de 255 en 2019 à 275 en 2020. Mais le nombre de postes d'internes lui, n'a pas augmenté.
Les députés LREM de la région demandent une augmentation des postes d'internes
Dans cette lettre adressée à Olivier Véran, les treize députés LREM demandent l'augmentation du nombre de postes d'internes en corrélation avec le nombre d'étudiants en médecine qui a augmenté.
"Il nous semble indispensable d’augmenter également le nombre de postes d’internes, dès maintenant, afin qu’il corresponde au nombre d’étudiants intégrant cette filière. Nous sommes convaincus qu’avec un nombre de postes d’internes suffisants, les étudiants seraient encouragés à réaliser l’ensemble de leur cursus en Centre-Val de Loire, et à terme à s’y installer, ce dont notre région a incontestablement besoin”, écrivent les élus.
Stéphanie Rist, députée LREM du Loiret et co-rapporteuse du projet de loi "Ma Santé 2022" est l'instigatrice de cette lettre. Même si le système de santé est sur la bonne voie de réforme, il demeure quelques inquiétudes concernant la région et son désert médical.
"Le nombre d'étudiants en médecine a augmenté. Il passera à 300 en 2021, mais le nombre de postes d'internes lui, restera à 275. Ils ne suivent pas", explique la députée médecin. "Nous demandons à ce que le nombre d'internes soit équivalent au nombre d'étudiants. C'est indispensable pour inciter les étudiants à s'installer dans la région après leur internat."
? Ravie d'avoir pu rassembler les députés de la Majorité pour demander au #MinistreSanté une augmentation du nombre de postes d'internes en médecine en #régionCVDL.
— Stéphanie Rist (@stephanie_rist) January 12, 2021
? Ces étudiants en 3ème cycle d'études de médecine sont les médecins de demain dont notre territoire a besoin ! pic.twitter.com/n7Oyv1VCEx
Il y a urgence, mais les effets ne se feront ressentir que dans quelques années
Les effets ne se feront sentir que dans quelques anénes, mais selon Stéphanie Rist, il faut agir dès maintenant : "Le contexte actuel montre que nous avons besoin de plus de médecin", ajoute la députée LREM. "Certains estiment que le nombre d'internes qui s'installeront à moyen terme dans la région sera suffisant, mais je pense que, avec la population vieillissante, nous auront besoin d'encore plus de médecins. Il faudra aller encore plus loin."
Les autres mesures
De son côté, pour tenter d'inverser la tendance et pousser les médecins à s'installer sur la région "sous tension", l'Agence Régionale de Santé a mis à jour le "zonage" et propose une bourse d'étude de 1200 euros par mois pour les étudiants s'engageant à s'installer sur place, ainsi qu'une garantie de revenu en fonction des soins réalisés et une protection sociale en cas d'arrêt. S'ajoutent à cela, une aide financière de 50.000 euros pour les médecins nouvellement installés.